Comme toutes les capitales provinciales, Lyon disposait dune garnison militaire, chargée dassurer le maintien de lordre public, la protection du gouverneur et des divers services installés dans la ville, mais aussi le soutien de leurs administrations, dans lesquelles étaient détachés de nombreux soldats. Son originalité est quà partir dune date quon essaie de préciser, cette garnison était composée dune cohorte urbaine, particularité quon ne retrouve, en dehors de Rome et de lItalie, quà Carthage. Après la victoire de Septime Sévère, à laquelle elle ne semble pas avoir survécu, la cohorte urbaine fut remplacée par des soldats détachés des légions de Germanie, qui se sont souvent installés ensuite comme vétérans dans la ville et y ont laissé une riche série dinscriptions. Réunies à la fin du livre dans un catalogue épigraphique, ces épitaphes permettent détudier la composition de la garnison, les procédures de détachement et la structure hiérarchique des unités, mais aussi, grâce à létude onomastique de la IIe Partie, le recrutement et le milieu familial des soldats. Enfin une partie spécifique est consacrée aux officia du gouverneur provincial et du procurateur de Lyonnaise et dAquitaine, qui, avec une douzaine dinscriptions chacun et quelques grades rares, sont parmi les mieux connus de lempire romain et peuvent être fructueusement comparés avec des dossiers analogues. Ainsi peut-on espérer, à partir du cas particulier que constitue la garnison de Lyon, comprendre un peu mieux le fonctionnement de lensemble de larmée romaine.