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Palimpsestes mémoriels, gentrification inachevée et voisinages migratoires
l'exemple de commerces de La Guillotière à Lyon
Mention de responsabilité
Dominique Chevalier, François Duchene et Thomas Zanetti
Langue des unités documentaires
Date de publication, production et/ou distribution
Notes sur la zone du titre et de la mention de responsabilité
Extrait de : Bulletin de l'association de géographes français, n° 97-3, 2021
Notes sur la zone de la publication, production, distribution, etc.
Quartier lyonnais populaire de centre-ville, La Guillotière accueille depuis plus d'un siècle les vagues migratoires de la ville. Aujourd'hui, son peuplement connaît une gentrification. Dans ce contexte de transformations urbaine et sociale, on peut s'interroger sur le positionnement des commerces, pris entre une clientèle populaire de déambulation et une autre plus riche demeurant sur place. Nous nous intéressons ici à trois sous-espaces commerçants de ce quartier. Au sud, si certains commerces asiatiques implantés depuis les années 1970 restent immuables, d'autres, souvent détenus par les enfants de ces premiers arrivants tendent, par une adaptation de leur offre commerciale ou par une mise en tourisme de ce petit Chinatown lyonnais, à transformer l'ethnicité en produit culturel et ainsi plutôt à accompagner les transformations sociologiques du quartier. Au nord, dans un espace commercial davantage méditerranéen, deux « success stories » de commerçants, d'origines l'un arménienne l'autre marocaine, montrent la capacité de ces commerces renouvelés à attirer une clientèle au-delà du quartier, tout en affirmant la dimension ethnicisée des produits vendus. Enfin la place centrale du quartier accueille un « marché aux puces » informel sur lequel viennent se greffer des ventes de substances illicites, qui ensemble, par une visibilisation de la pauvreté dans l'espace public, constituent un point de tension et peut-être une forme de résistance à la gentrification des étages du quartier de La Guillotière.