247II - Fonds Philippe Dujardin

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Cote/Cotes extrêmes

247II/1-247II/97

Date

1975-2011

Importance matérielle

6 ml

Origine

Philippe Dujardin, politologue.

Biographie ou Histoire

Philippe Dujardin est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (1967), licencié en droit (Besançon, 1970) et docteur d'État en sciences politiques (Lyon, 1977). Il est l'auteur d'une thèse d'Histoire et de théorie constitutionnelles. Il fut assistant de science politique à l'Institut d'études politiques de Lyon de 1971 à 1980, puis maître-assistant à l'Institut d'Études politiques (IEP) de Grenoble de 1980 à 1983. Il a co-fondé en 1974 le Mouvement Critique du droit, à l'origine de la revue Procès, Cahiers d'analyse politique et juridique, dont 19 numéros sont parus entre 1978 et 1990. Philippe Dujardin en a assuré le secrétariat dès 1978.

Il a intégré le corps des chercheurs du CNRS en 1983 et a obtenu un détachement auprès de l'IEP de Lyon (Université Lumière Lyon 2). Il y a animé des séminaires de 2e et 3e cycles consacrés à la relation entre espace civique et espace symbolique. Il a créé une équipe de recherche nommée « Équipe de Politologie Historique », aussi appelée « Jeune équipe », devenue ensuite « Centre de Politologie Historique » (CPH) en hommage aux travaux pionniers de Maurice Agulhon consacrés aux formes pré-partisanes de sociabilité dans la France du XIXe siècle. Cette équipe a travaillé sur la temporalité du temps présent et du temps long (ou historique), auxquelles elle a rajouté une vision anthropologique dans un but de recherches interdisciplinaires. Elle a ainsi abordé les thématiques du secret, des réseaux, de la religion, de l'image, de la commémoration, du découpage. La ville de Lyon a été leur terrain de recherche. L'équipe s'est spécialisée sur les conditions de construction de l'espace public que sont les mises en récit, les rituels festifs et commémoratifs, les pratiques de patrimonialisation. Philippe Dujardin a ainsi travaillé pendant trois ans sur la commémoration du bicentenaire de la Révolution française à Lyon (de 1986 à 1989), puis il est resté en observation jusqu'en 1993.

Après la dissolution du Centre de Recherches de l'IEP de Lyon (CERIEP), Philippe Dujardin a travaillé quelques années à l'Université Jean Monnet à Saint-Etienne.

A partir de 2004, il est mis à disposition en tant que conseiller scientifique auprès de la Direction Prospective et Stratégie d'Agglomération de la communauté urbaine de Lyon (Grand Lyon). Cela lui a permis de vérifier le résultat de ses recherches sur le terrain. Il a contribué au programme Lyon 2020 qui a relayé, à partir de 2004, la démarche Millénaire 3, conduite sous un précédent mandat. Celui-ci visait à la constitution d'un « récit d'agglomération », tirant parti des archives écrites, visuelles et audio-visuelles, aussi bien que de la mémoire orale. Les matériaux ainsi collectés ont été mis à la disposition du public tout au long de l'année 2009, année du quarantième anniversaire de la création de la communauté urbaine de Lyon. Une fois complétés et ordonnés, ils ont alimenté, sous différents formats, le « récit d'agglomération ». Philippe Dujardin a publié quelques essais dans ce cadre, dont « De quoi sommes-nous contemporains ? » en 2009 et a dirigé des ouvrages sur la biennale de la Danse à Lyon (2000) ou encore sur la fête des lumières (2002). Il a cessé ses fonctions en 2010.

Histoire de la conservation

Les archives de l'association Critique du droit ont été conservées par le producteur à son domicile. Elles ont été prêtées à Martine Kaluszinski de 2006 à 2010 pour la préparation du colloque de Grenoble sur le mouvement Critique du droit.

Les archives liées à la commémoration du bicentenaire de la Révolution ont été conservées principalement au domicile de Philippe Dujardin, mais aussi à la Bibliothèque municipale de Lyon où se réunissaient les groupes de travail constitués par le Centre de Politologie Historique. Cette partie des archives, non retrouvée à ce jour, n'a donc pas été confiée aux Archives municipales.

Modalités d'entrées

Le fonds de Philippe Dujardin a été remis à titre de don aux Archives municipales de Lyon en vertu d'une convention de don établie le 26 décembre 2012. Un complément a été donné en 2013 et quelques documents iconographiques ont été remis à l'occasion du traitement du fonds le 16 juin 2014. Ont été intégrés à ce fonds huit agrandissements photographiques noir et blanc d'un format 80 x 120 cm remis à titre de don aux archives municipales de Lyon par Philippe Dujardin le 11 juillet 1989 à l'issue du démontage de l'exposition « Parcours-spectacle dans la commémoration » pour laquelle ils avaient été conçus.

En mars 2019, un complément à ce fonds a été remis par Philippe Dujardin en vertu d'une nouvelle convention de don. Il s'agit de croquis de la scénographie du parcours-spectacle et de documents audiovisuels : 2 cassettes VHS et 16 cassettes audio en lien avec la commémoration du Bicentenaire, le parcours-spectacle et la commémoration de 1793.

Présentation du contenu

Ce fonds, produit ou réuni par Philippe Dujardin se présente en deux sous-fonds. Le premier sous-fonds concerne le mouvement Critique du droit et couvre toute la vie de l'association, de sa création jusqu'à son étiolement progressif. Le second sous-fonds concerne les recherches de Philippe Dujardin sur les commémorations de la Révolution française à l'occasion du bicentenaire de la Révolution française en 1989, ainsi que la mise en place à Lyon des manifestations organisées pour le bicentenaire par l'Équipe de Politologie Historique dont il est à l'origine.

On remarque que ce fonds ne comprend pas les archives correspondant aux missions de Philippe Dujardin pour la communauté urbaine de Lyon. Celles-ci ont fait l'objet d'un versement de 48 boîtes aux archives du Grand Lyon par la Direction de la Logistique et des Bâtiments auprès de laquelle il a travaillé.

Le fonds remis par Philippe Dujardin aux Archives municipales de Lyon constitue donc une source de premier plan pour les chercheurs en Droit et en Science politique, ainsi qu'en Histoire. Son approche de l'Histoire sur le temps long en fait une source également originale pour les anthropologues et les sociologues, puisqu'il s'est beaucoup inspiré de ces sciences et de leurs méthodes pour effectuer des recherches pluridisciplinaires et proposer un parcours pouvant se prêter à de multiples lectures.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Les Archives municipales de Lyon ont été autorisées à effectuer des tris et éliminations. Quelques documents, en multiples exemplaires, ont été éliminés pour ne conserver au final que deux exemplaires.

Accroissements

Le fonds est clos.

Mode de classement

Chacun des deux sous-fonds a fait l'objet d'un plan de classement reflétant leur mode de constitution respectif. Le premier sous-fonds, qui porte sur l'association Critique du droit, est constituée de cinq ensembles : le premier correspond à l'administration et au fonctionnement de l'association ; les autres subdivisions concernent quant à elles l'activité de l'association : les publications, les colloques, les relations avec le réseau externe et un bilan de l'existence de cette structure fait dans les années 2000.

Le second sous-fonds concerne la commémoration du bicentenaire de la Révolution française par le Centre de Politologie Historique de l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon. Philippe Dujardin, pour cet évènement, a effectué de nombreuses recherches sur la Révolution française et surtout sur les commémorations au cours du temps, notamment celle du centenaire en 1889 et celle du cent-cinquantenaire en 1939. Avec l'Equipe de Politologie Historique, il a organisé plusieurs manifestations à Lyon : l'exposition principale qui porte le titre « Parcours-spectacle dans la commémoration », une exposition associée et deux colloques. Le plan de classement distingue les cadres institutionnel, juridique et scientifique (parties 1 à 3) qui ont permis la réalisation des recherches et une veille médiatique et évènementielle (parties 4 et 5), matériaux de bases pour la mise en œuvre des manifestations de la commémoration (partie 6). A celle-ci a succédé un temps d'observation de la production scientifique et des évènements qui ont fait suite au bicentenaire (partie 7). Pour des considérations pratiques tenant aux conditions de conservation spécifiques de certains supports, les objets et documents figurés ont pris place à la fin du fonds (partie 8). On a cherché à respecter au maximum la chronologie des évènements.

Afin d'intégrer le complément de don effectué en 2019, les descriptions des cotes 247II/80 à 97 ont été ajoutées dans le corps de l'instrument de recherche conformément au plan de classement mais indépendamment de l'ordre numérique.

Conditions d'accès

Les documents de ce fonds sont communicables de façon générale et permanente, à l'exception de l'article intitulé « Affaire Jacques Michel » (247II/2) pour lequel l'autorisation écrite du donateur est requise en raison d'informations à caractère privé que contient ce dossier.
Pour des raisons de conservation, les négatifs et les positifs sur films souples (247II/71) ne sont pas communicables. Il en est de même pour la maquette de la scénographie de l'exposition (247II/65). Les supports magnétiques audiovisuels (247II/80 à 97) ne sont pas communicables en l'absence de moyen de lecture.

Conditions d'utilisation

La reproduction des documents est autorisée sous forme de photocopies ou de clichés numériques à condition que leur état matériel le permette et sous réserve que les documents restent à l'usage privé du demandeur, à titre de document de travail ou de travaux de recherche universitaire. Aucune reproduction portant sur les documents du dossier « Affaire Jacques Michel » (247II/2) n'est permis sans l'autorisation écrite du donateur.
Toute demande de reproduction liée à un projet de diffusion publique doit faire l'objet d'une demande d'autorisation écrite que les Archives municipales de Lyon adresseront au donateur pour décision. Par ailleurs, toute reproduction effectuée engage l'usager à respecter la législation relative à la vie privée et à la protection de la propriété intellectuelle.

Langue des unités documentaires

La majorité des documents est en français, une minorité étant rédigée en anglais, espagnol, portugais et italien.

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

L'état matériel des documents papier est bon dans l'ensemble. Certains documents sont toutefois un peu usés et fragiles. Une revue datant de 1887 est en très mauvais état (247II/26). Les épreuves photographiques couleurs sont altérées.

Documents en relation

  • Archives municipales de Lyon

1C/5974 : DAVALLON, Jean, DUJARDIN, Philippe et SABATIER, Gérard, Politique de la mémoire : commémorer la Révolution, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1993.

 

  • Archives communautaires du Grand Lyon

4308W : Versement de la Direction de la Logistique et des Bâtiments. Responsable du versement : Philippe Dujardin. Date du versement : 4 décembre 2012. Métrage : 5,01 ml (48 boîtes).

 

  • Bibliothèque Municipale de Lyon, Collection « Critique du Droit »

A 096860 : ALLIÈS, Paul, MONTAIN-DOMENACH, Jacqueline et GLEIZAL, Jean-Jacques, L'administration dans son droit : genese et mutation du droit administratif français, Paris, Publisud, 1985, 303 p.

1 K07990 : BENCHIKH, Madjid, CHARVIN, Robert et DEMICHEL, Francine, Introduction critique au droit international, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1986, 134 p.

A 036963 : BOURJOL, Maurice, DUJARDIN, Philippe et GLEIZAL, Jean-Jacques, Pour une critique du droit : du juridique au politique, Paris, F. Maspero, 1978, 146 p.

A 068559 : BOY, Laurence, Droit des faillites et restructuration du capital, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1982, 255 p.

A 053390 : COLLIN, Francis, Le droit capitaliste du travail, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1980, 280 p.

A 050668 : DUJARDIN, Philippe, 1946, le droit mis en scene : propositions pour une analyse materialiste du droit, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1979, 278 p.

A 046459 : GEOUFFRE DE LA PRADELLE, Géraud de, L'Homme juridique : essai critique de droit prive, Paris, F. Maspero, 1979, 281 p.

K 135328 : JOURNÈS, Claude, L'Etat britannique, Paris, Publisud, 1985, 267 p.

A 038173 : MIAILLE, Michel, L'Etat du droit : introduction a une critique du droit constitutionnel, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1978, 266 p.

A 90302 : MICHEL, Jacques et DEMICHEL, André, Marx et la societe juridique, Paris, Publisud, 1983, 274 p.

K 14883 : MONTAIN-DOMENACH, Jacqueline, Le systeme d'enseignement du droit en France, Lyon, Presses universitaires de Lyon, DL 1987, 1987, 312 p.

K 00764 : SERVERIN, Évelyne, De la jurisprudence en droit prive : theorie d'une pratique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1985, 458 p.

V. 28914 (Bibliothèque municipale de Grenoble) : ALLIÈS, Paul, L'Invention du territoire, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1980, 184 p.

MAGREG 957297 : Série complète de la revue Procès. Cahiers d'analyse politique et juridique (19 numéros, de 1978 à 1990).

 

Bibliographie

  • Association « Critique du Droit »

DUJARDIN, Philippe, Table ronde « La Critique du droit dans les années 70 vue par ses acteurs », Le droit en révolution(s), dir. Xavier Dupré de Boulois et Martine Kaluszynski, Paris, LGDJ, 2011, pp. 189-214.

DUPRE DE BOULOIS Xavier, KALUSZINSKI Martine (dir.). Le droit en Révolutions. Regards sur la critique du droit des années 70 à nos jours (Actes du colloque tenu à Grenoble en 2008), Editions LGDJ-Lextenso, Coll. « Droit et société », 2011.

KALUSZINSKI Martine, « Sous les pavés, le droit : le mouvement « Critique du droit » ou quand le droit retrouve la politique », Droit et Société, n°76/2010, pp. 523 et suiv.

JEAMMAUD, Antoine, « Sur Critique du droit » sur http://portail.univ-st-etienne.fr/

MIAILLE Michel, « V° Critique 1- Critique du droit », in A.-J. Arnaud (dir.), Dictionnaire encyclopédique de théorie et de sociologie du droit, Paris, Editions LGDJ, 2ème éd., 1993.

 

  • Commémoration du bicentenaire de la Révolution

DUJARDIN, Philippe, « La mémoire édifiante : la chapelle expiatoire des Brotteaux », Des hauts-lieux, la construction sociale de l'exemplarité, (dir. André Micoud), Paris, Editions du CNRS, 1991, pp .65-76.

DUJARDIN, Philippe, « « La Marseillaise » ou l'invention chimérique de Jean-Paul Goude », Mots, vol. 31/1, 1992, pp. 2741.

DUJARDIN, Philippe, « Lyon ou l'art du contre-temps : un 14 juillet en décembre ? », Mots, 1992, pp. 72-89.

DUJARDIN, Philippe, « Politique du deuil, politique de la perplexité. Lyon 1993 », Cahiers d'histoire, Lyon, 1993, pp.365-389.

DUJARDIN, Philippe, « Le rituel décrié ou la fête profanatrice », Les usages politiques de la fête, (dir. Alain Corbin, Danièle Tartakowsky, Noëlle Gérôme), Paris, Presses de la Sorbonne, 1994, pp. 399-413.

DUJARDIN, Philippe, « Du traitement de l'objet « commémoration » et de quelques-uns de ses effets », Les Cahiers de la Villa Gillet, n° 10, novembre, Circé, 1999, pp. 77-85.

DUJARDIN, Philippe, « De « La Marseillaise » de Jean-Paul Goude à « La Nuit miraculeuse» d'Ariane Mnouchkine. Une célébration artistique des droits de l'homme ? », Les cahiers de la Maison des droits de l'homme, n° 2, juin 2006, Grenoble, pp. 8-13.

ORY, Pascal, « Une nation pour mémoire, 1889, 1939, 1989, trois jubilés révolutionnaires », Espaces Temps Le Journal, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1992, 53/54, 1993, pp. 110-112.

 

  • Films

GOUDE, Jean-Paul. Opéra Goude, L'aventure de la Marseillaise, 1989.

MNOUCHKINE, Ariane. La Nuit miraculeuse, 1989.

 

  • Autres publications de Philippe Dujardin citées dans cet instrument de recherche

DUJARDIN, Philippe. Quand la ville danse, La naissance d'un défilé, 7° Biennale de la Danse de Lyon, (co-dir. Gilberte Hugouvieux, Sonia Bove), Editions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 2000, 63 p.

DUJARDIN, Philippe. Lumières sur le Huit, Une lecture historique de la fête du 8 décembre à Lyon, Ville de Lyon, 2002, 31 p.

DUJARDIN, Philippe, « De quoi sommes-nous contemporains ? », Sens Public, les Cahiers, 11-12, octobre 2009, pp.11-93.

 

  • Webographie

Le site de Philippe Dujardin : http://phildujardin.blogspot.fr/

Autres données descriptives

Liste des abréviations

ACSES : Association pour la Critique des Sciences Economiques et Sociales

ARSEC : Agence Rhône-Alpes de Services aux Entreprises Culturelles

BML : Bibliothèque Municipale de Lyon

CEJEP : Centre d'Epistémologie Juridique et Politique

CERAP : Centre d'Etudes et de Recherches sur l'Administration Publique

CERIEP : Centre de Recherche de l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon

CNRS : Centre Nationale de la Recherche Scientifique

CPH : Centre de Politologie Historique

CRDP : Centre Régional de Documentation Pédagogique

ECCLS : European Conference of Critical Legal Studies

IEP : Institut d'Etudes Politiques

Cote/Cotes extrêmes

247II/1-247II/14

Date

1975-2010

Présentation du contenu

L'association « Critique du Droit » (selon le document « Sur Critique du droit » d'A. Jeammaud sur http://portail.univ-st-etienne.fr/), principalement composée de juristes universitaires et chercheurs, a constitué un « mouvement » théorique et pédagogique- plutôt qu'une école- sur la période 1978-1987, année de publication du dernier ouvrage de la collection du même nom. Elle a été créée en 1975 par quelques jeunes universitaires de Lyon partageant une volonté de remise en question de l'enseignement du droit dans l'Université française post-68, jugé « dogmatique » et « idéologique ». Leur but était également d'« approfondir collectivement une compréhension du droit et de l'Etat sollicitant notamment ou privilégiant le marxisme ». Ces jeunes universitaires étaient notamment : Jean-François Davignon, Philippe Dujardin, Jean-Jacques Gleizal, Antoine Jeammaud, Claude Journès, Jacques Michel, etc. Leur divergence politique était avérée mais ils avaient une volonté de conduire un travail collectif. Ils se sont régulièrement réunis à l'IEP de Lyon (rattaché à l'Université Lyon 2) ou au Centre Thomas Moore au couvent de l'Arbresle (près de Lyon). En avril 1975, un séminaire ayant pour thème « Une science du droit est-elle possible ? » a confirmé la ligne de recherches du mouvement. Dès 1978, celui-ci s'est doté d'une revue, Procès. Cahiers d'analyse juridique et politique, publiée par le Centre d'Epistémologie Juridique et Politique de l'Université de Lyon 2 (CEJEP).
A ce groupe se sont associés peu à peu des collègues d'autres universités. Le mouvement s'est alors transformé en association sur une proposition de François Maspéro, éditeur ; ils ont ainsi créé une collection nommée « Critique du Droit », en coédition avec les Presses Universitaires de Grenoble. La décision fut prise en mars 1977 où un texte-manifeste fut adopté et un premier plan de publication rédigé. L'association a servi « de support intellectuel à cette collection et pour les débats autour des ouvrages et des projets d'ouvrage, des articles publiés dans Procès ou d'autres travaux en cours ». Elle a ainsi permis de réunir des moyens financiers sous forme de cotisations d'adhérents ou d'obtention de subventions à la recherche ou à l'édition scientifique, et à organiser des débats entre les membres. Le mouvement s'est donc assigné « un double objectif : produire une théorie critique du droit principalement mais non exclusivement […] référée au matérialisme historique ; contribuer à la transformation de l'enseignement du droit par la diffusion de ce savoir critique dans les facultés de droit, mais aussi en travaillant à des innovations pédagogiques ». Leur collection a servi à la diffusion de « contre-manuels » dans les principales matières des programmes universitaires.
De nombreux ouvrages ont été publiés, mais la vie de la collection fut affectée par des relations difficiles avec les éditeurs successifs en raison des difficultés financières de ceux-ci (Maspéro, puis Presses universitaires de Grenoble) ou de leur fonctionnement chaotique (Publisud). Ils ont finalement décidé de confier la publication des derniers ouvrages aux Presses universitaires de Lyon. Le dernier est paru en 1987.
Dix-neuf numéros de la revue Procès furent publiés de 1978 à 1990, sur des sujets qui se sont progressivement éloignés du programme de l'association au cours des années 80. Celle-ci a également diffusé auprès de ses membres une douzaine de bulletins de liaison principalement consacrés à des informations sur ses activités, les publications de la collection et les activités des centres nés dans son orbite.
Tous les ans, l'association se réunissait au château de Goutelas-en-Forez de 1980 à 1987 (appelées « Goutelas I »… à « Goutelas VII »). Ces rencontres étaient les points d'orgue de l'association, avec une forte participation dont celle de plusieurs collègues étrangers. En plus des assemblées générales, Goutelas comprenait aussi un temps de débats important à partir des communications sur des thèmes relevant du programme de l'association.
L'association est morte peu à peu, faute de dynamisme après la dernière rencontre de Goutelas en 1987, chacun des membres s'étant recentré sur sa carrière. Cependant, elle n'a jamais été dissoute par une délibération statutaire. Le bilan qu'en fait A. Jeammaud est plutôt pessimiste, l'association n'ayant que très partiellement atteint son but de provoquer des débats sur les questions de sociologie du droit. Néanmoins, on remarque que les travaux de Critique du Droit attirent aujourd'hui des jeunes chercheurs, dont l'approche est moins contestataire. L'étiolement de l'association est aussi dû à la formation de groupes locaux de réflexion de Critique du Droit qui se sont ensuite transformés en centres de recherche sur le Droit dans les universités de Saint-Etienne, Montpellier I, Nice et Grenoble II notamment, et qui sont toujours actifs de nos jours.
Philippe Dujardin a été le dépositaire des archives de l'association. Certains documents sont encore chez d'autres membres mais la majorité des documents la concernant est rassemblée aux Archives municipales de Lyon. La plupart des documents sont manuscrits et proviennent de Philippe Dujardin ou d'autres membres. Cependant, le fonds ne conserve que les notes de Philippe Dujardin pour les comptes rendus de réunions ou de séminaires.
Les collections des bulletins de l'association et les revues Procès ne sont pas complètes. Ce fonds ne contient pas d'ouvrages de la collection Critique du droit, mais quelques ouvrages en langues étrangères sur le mouvement, écrits par différents membres.
Le lecteur trouvera à la fin du fonds (247II/70) des photographies de la rencontre Goutelas VII et de la rencontre à Toulouse en 1997.

Cote/Cotes extrêmes

247II/8-247II/12

Date

1975-1997

Mots clés matières

Cote/Cotes extrêmes

247II/8-247II/9

Date

1975-1979

Mots clés lieux

Communications.

Cote/Cotes extrêmes

247II/9

Date

1975-1976

Présentation du contenu

Bandes audio.

Conditions d'accès

NC Libre accès en salle de lecture

Conditions d'utilisation

Les reproductions à usage privé sont autorisées.