Née en 1979, Emmanuelle Coqueray vit et travaille à Lyon, où elle enseigne notamment la photographie. Elle a étudié à l'Ecole nationale supérieure de la photographie d'Arles dont elle est diplômée en 2004.
Son travail aborde sensiblement la question du territoire, ses limites et ses représentations. Ses photographies sont le résultat de nombreux repérages et déambulations en périphérie des grandes agglomérations. Elle y photographie des environnements changeants, banlieues, chantiers ou terrains vagues. Chaque image, réalisée avec un appareil moyen ou grand format, est le fruit d'un travail attentif sur la composition et la lumière. En associant la description à une forte dimension contemplative, son travail tente d'interroger les qualités esthétiques et signifiantes de ces espaces.
En 2006 et 2007, elle obtient une bourse de Cultures France pour effectuer une résidence à Berlin puis à Bruxelles. Durant l'année 2011, elle est invitée par l'espace d'arts plastiques de Vénissieux pour une résidence soutenue par la DRAC Rhône-Alpes. Son travail est régulièrement présenté dans le cadre d'expositions collectives et personnelles : Villa Médicis (2004), salon Jeune Création de Paris (2006), Archives municipales de Lyon (2010), espace d'arts plastiques de Vénissieux (2012), exposition de Noël du magasin CNAC de Grenoble (2012), centre d'art lyonnais l'Attrape couleurs (2014), festival Itinéraires des photographes voyageurs de Bordeaux (2014), ou encore aux Rencontres photographiques de Solignac (2014). Elle participe aux ateliers VAV à Villeurbanne comme membre active depuis 2018 et expose à la galerie Le bleu du ciel en 2020.

Biographie extraite des sites Hans Lucas (https://hanslucas.com/ecoqueray/photo) et Le bleu du ciel (https://lebleuduciel.net/emmanuelle-coqueray).

Les Archives de Lyon entretiennent des liens privilégiés avec la photographie qui y occupe une place importante, autant dans les collections que dans la programmation culturelle.
Aux Archives, la photographie est généralement patrimoniale, elle témoigne des mutations du paysage de la ville et accompagne les changements du quotidien de ses habitants. Elle est également plasticienne, libre des contraintes du style documentaire et portant un regard subjectif sur le monde. Malgré tout, elle demeure un complément légitime des témoignages patrimoniaux.
Ce n'est donc pas un hasard si les Archives en participant à l'événement Lyon Septembre de la Photographie 2010 « US Today after », ont demandé à une jeune photographe, Emmanuelle Coqueray, de déceler dans le paysage urbain et culturel lyonnais les traces de la culture américaine.

« Pour réaliser cette commande, j'ai choisi de porter mon regard sur les signes d'une culture et d'un mode de vie, à l'origine d'un imaginaire mondial amplement relayé par la photographie et le cinéma. Sur le mode de la balade, de l'enquête, à pied ou en bus, j'ai découvert des « résidus d'Amérique » dispersés sur le territoire Lyonnais. Ce sont quelques objets usagés tombés à terre, une image froissée au bord d'un terrain vague mais aussi des échos d'images mentales, souvenirs de films ou d'images de photographes américains qui résonnent avec le paysage de la banlieue d'ici. Au cours de ces nombreux aller-retours entre "hallucinations" et réalité locale, j'ai trouvé le poster d'une star californienne, un parc d'attraction, un fast-food, une station essence, un bar de « bikers », un « trailer-park », une petite maison de bois, une église, un motel...Autant de figures qui d'une certaine manière me font voyager tant elles évoquent dans l'imaginaire collectif le mythe américain. Mais très loin de cette Amérique légendaire, ces archétypes se fondent dans l'agglomération lyonnaise, se métissent et se métamorphosent jusqu'à créer de nouvelles identités.
Il se dégage donc de cette quête à travers la ré-appropriation d'indices culturels, une attention particulière pour le vernaculaire, le factice et pour l'architecture des bords de routes, légère parfois mobile et souvent à double emploi. A travers l'échantillon de lieux choisis, on voit bien comment le même plan de bâtiment peut servir indifféremment à l'installation d'un hôtel ou à celle d'une église, comment le même hangar héberge à la fois un bar et un entrepôt de matériel industriel, ou encore un lieu de loisir en même temps qu'une galerie marchande.
Toutes ces images sont construites avec une chambre photographique 4x5 inch à la manière d'un tableau rassemblant les différents éléments sans hiérarchie à l'intérieur du cadre. J'apporte un soin particulier aux couleurs ainsi qu'à la qualité du tirage insistant de la même façon sur la densité d'un ciel que sur la matérialité d'un crépi sur le mur ou d'une capsule en métal sur le sol. En dépit de son extrême banalité chaque détail est rendu" hyper présent" par son traitement photographique. Il s'agit de retrouver l'expérience initiale du lieu en reproduisant avec exactitude ce que j'ai vu à ce moment-là.
Chercher à Lyon les marques d'une Amérique fantasmée m'a permis d'expérimenter ce double mouvement que permet le travail photographique : produire des documents visuels d'une grande précision et dans le même temps construire une fiction. Si chacune de ces images est bien une vue urbaine de l'agglomération lyonnaise, l'ensemble de la série « USA-Lyon », road movie photographique rendant compte en filigrane d'un voyage au cœur d'un territoire américanisé, est le reflet d'une réalité qui n'existe que par la photographie ».

Emmanuelle Coqueray

Don d'Emmanuelle Coqueray le 18 mai 2011.

Le fonds 107PH correspond au reportage photographique « USA-Lyon » commandé par les Archives municipales de Lyon (AML) à Emmanuelle Coqueray dans le cadre de la 6e édition de Lyon-Septembre de la photographie sur le thème « US Today after ». Au total, c'est un ensemble de 16 clichés qui ont fait l'objet d'une exposition dans le hall des AML sous forme de tirages photographiques grand format, du 7 septembre au 9 octobre 2010.
La première cote du fonds rassemble les photographies d'Emmanuelle Coqueray, la deuxième correspond aux vues de l'exposition, tandis que la troisième cote contient l'affiche et le carton d'invitation de cet événement.

Le fonds 107PH vient enrichir les fonds de photographes conservés aux Archives municipales de Lyon. Son intérêt se veut à la fois esthétique et documentaire. Esthétique, de par le regard sensible avec lequel Emmanuelle Coqueray interroge l'espace urbain ainsi que les choix techniques qu'elle met en œuvre dans cette perspective. Documentaire, car il offre un témoignage de la ville à un instant T et questionne cette trace de la culture américaine dans le paysage lyonnais.

Ce fonds n'a fait l'objet d'aucune élimination.

Ce fonds est susceptible d'accroissement.

Le fonds est communicable.

Communicable

L'artiste autorise la reproduction de son oeuvre à condition que celle-ci reste à l'usage privé de l'internaute et du lecteur.

L'artiste statue sur tout autre usage comme la présentation publique, l'exposition ou la diffusion de son oeuvre par un tiers (publications, multimédias, pages mises en ligne).

Toute reproduction doit mentionner le nom et le prénom de l'artiste, le titre de l'oeuvre ainsi que sa date de la création.

Fonds nativement numérique, conservé aux formats TIFF et JPEG.

Le fonds est consultable en pièces jointes.

Archives municipales de Lyon

• 2741W/43, Archives municipales. Supports de communication, expositions : Les châteaux d'ma mère (2-27 mars 2010) : invitation (2 ex.), Empreintes d'Edmond Locard (9 avril-13 juillet 2010) : invitation (2 ex.), Pour la passion d'une ville (20 mai-9 octobre 2010) : invitation (2 ex.), programme (2 ex.), livret pédagogique (2 ex.), USA-Lyon (photographies d'Emmanuelle Coqueray) (7 septembre-9 octobre 2010) : invitation (2 ex.), Hier, derrières les voûtes (photographies de Bruno Paccard) (20 octobre-26 novembre 2010) : invitation (2 ex.), flyer (2 ex.), Entrepatrie-Collecte de gestes (15 décembre 2010-28 janvier 2011) : invitation (2 ex.).

Webographie

• AAENSP, Association des anciens de l'ENSP : https://www.aaensp.org/tag/emmanuelle-coqueray
• Act'image, entretien avec Emmanuelle Coqueray : https://www.act-image.fr/entretien-avec-emmanuelle-coqueray-par-eugenie-baccot
• Art Catalyse, archives expositions personnelles : http://www.artistes-c.artcatalyse.com/emmanuelle-coqueray-terrain-vague-espace-arts-plastiques-venissieux.html
• Hans Lucas, plateforme collaborative de diffusion : https://hanslucas.com/ecoqueray/photo
• Le bleu du ciel, galerie : https://lebleuduciel.net/emmanuelle-coqueray
• Compte Instagram d'Emmanuelle Coqueray : https://www.instagram.com/emmanuellecoqueray