Cote/Cotes extrêmes
Autres Cotes
Date
Importance matérielle
Caractéristiques physiques
Particularité physique
Biographie ou Histoire
Benoist Joannès Gustave Garnier dit Girrane naît à Lyon 3e le 13 mai 1865.
Elève aux Lazaristes puis au Lycée de Lyon, il étudie à l'Ecole des Beaux-Arts où il suit les cours du graveur Jean-Baptiste Danguin (1823-1894) dont il admire le travail. Après avoir fréquenté les ateliers d'artistes et de sculpteurs lyonnais, Girrane se consacre finalement au journalisme qui lui permet de conjuguer dessin et écriture, à une époque où la photographie n'est pas encore présente dans les journaux. En 1890, il fonde Le Croquis lyonnais, journal hebdomadaire dont il est à la fois le rédacteur et le dessinateur, et dans lequel il s'intéresse plus particulièrement au Vieux-Lyon.
Au même moment, Girrane devient reporter et chroniqueur pour Le Progrès Illustré, un supplément du Progrès paraissant tous les dimanches. Pendant quinze ans, il croque des scènes de rues, les anciens et les nouveaux quartiers de Lyon, mais aussi les paysages des villes et des régions alentours où il a l'occasion de se rendre.
Il reçoit une médaille d'or à l'Exposition internationale de 1894 dans la section « enseignement, imprimerie, livres et procédés de gravure ».
Mais le crayon de Girrane ne se borne pas aux seules feuilles de journaux, et le dessinateur mène en parallèle de nombreuses collaborations :
Fasciné par le monde du théâtre depuis de nombreuses années, Girrane réalise en 1895 un reportage pour Le Progrès Illustré consacré aux « Coulisses du Grand-Théâtre ». Il mesure alors la complexité, mais surtout le danger que représente le système de machinerie de l'époque, avec cintres et dessous, facilement inflammable. Il imagine ainsi un nouveau système de machinerie théâtrale nécessitant moins d'espace, de manipulation, et limitant de fait les risques d'accidents et d'incendies : la double scène tournante. Il s'agit d'une scène ronde scindée en deux parties qui permet, pendant qu'un acte joue, d'installer le décor de l'acte suivant sur l'autre moitié de la scène sans être vu, évitant ainsi d'avoir recours aux cintres pour stocker les décors en attente. En 1905, la fin du Progrès Illustré constitue l'occasion pour Girrane de se consacrer pleinement à ce projet auquel il réfléchit déjà depuis plusieurs années. Il dépose des brevets d'invention dans plusieurs pays d'Europe ainsi qu'aux Etats-Unis avec son ami César Grobon.
Si les deux hommes présentent dès 1910 un projet d'adaptation de la double scène au Théâtre des Célestins, puis pour le Grand-Théâtre (actuel Opéra de Lyon), il leur faudra dix années d'argumentation et de persévérance avant que ce nouveau système de machinerie ne soit finalement choisi pour la restauration et la transformation du Grand-Théâtre. Le chantier débute au printemps 1921.
Girrane décède le 10 avril 1922 sans avoir eu l'occasion de voir sa double scène à l'usage, puisque la réception des travaux de réfection du Grand-Théâtre a lieu en mars 1923.
Après le décès de Girrane, son fils Gabriel Garnier reprend le suivi de la construction de la double-scène. Il contribue à la valorisation de l'œuvre de son père en prêtant de nombreuses pièces pour exposition, en donnant des dessins aux musées Gadagne, mais surtout en publiant deux livres post-mortem, illustrés par de nombreux dessins : Lyon autour de 1900, vécu par Girrane (1947) et Le vieux pont de la Guillotière (1953).
Histoire de la conservation
En 1997, l'association des Amis des Archives municipales de Lyon acquiert plusieurs lots vendus par la veuve de Gabriel Girrane, lors d'une vente aux enchères à la SCP Milliarède. Ces documents, donnés par l'association aux Archives municipales de Lyon (AML), entrent sous la cote 94II. Il s'agit d'un ensemble de dessins originaux de G. Girrane et de reproductions, de brevets d'invention du système de machinerie théâtrale « double scène tournante » déposés avec César Grobon, du dossier d'installation de ce dernier au Grand-Théâtre de Lyon, de divers éléments de correspondance, d'un portrait photographique signé Victoire ainsi que d'un buste en marbre par le sculpteur Lucien Descombes.
Plus modeste, le fonds 11II fait son entrée aux AML dans un contexte inconnu, malgré des pièces qui ne manquent pas d'intérêt : ensemble des dessins originaux de G. Girrane formant la série "Histoire de Lyon en images", travail préparatoire pour les ouvrages non-publiés Le Lyon de nos Fils : Lyon Capitale et Le théâtre futur : architecture, décor et machinerie rationnels, ainsi qu'un exemplaire dédicacé de Tusculum. Etat actuel et restauration, de Tony Garnier.
En avril 2019, les AML achètent à Madame Cès, fille de Claude Mermet, un lot de livres et de dessins, dont 20 originaux signés par Gustave Girrane.
Gustave Girrane ne signait pas tous ses dessins. Son fils Gabriel a donc pris soin, avant de les vendre, de porter la mention « dessin original de G. Girrane » sur ces derniers.
Les pièces du fonds le plus conséquent, le 94II, étaient jusqu'à présent classées en fonction de leur typologie. Ainsi, les registres et autres documents manuscrits/tapuscrits étaient rangés dans des boîtes d'archives et cotées en 94II. Les dessins étaient conditionnés dans trois boîtes de tailles différentes et classés en fonction de leur format : GF1 (grand format 1), GF2 et GF3. Cette « précision » de format n'étant mentionnée que sur les conditionnements et la cotation n'étant pas continue, deux dessins différents pouvaient avoir la même cote, car classés dans des boîtes différentes. La mention de format a donc été reportée dans le champ « ancienne cote » du fonds 63FI afin de distinguer ces documents les uns des autres.
Les pièces de la boîte GF2 (ainsi que quelques autres) avaient été cotées à l'encre rouge, mais surtout du côté recto dans le cas des planches sur lesquelles sont collés plusieurs dessins. En effet, le choix avait été fait à l'époque de coter individuellement ces derniers, bien qu'ils ne soient pas dissociables en raison de leur support commun. Le nouveau classement du fonds a été l'occasion d'attribuer une cote unique à chaque planche, mais ces anciennes cotes ne pouvant être effacées, elles ont été mises entre parenthèses. De même, on retrouve au verso de chaque pièce du 63FI, à côté de la nouvelle cote, l'ancienne cote notée entre parenthèses.
Modalités d'entrées
Le fonds Girrane est le fruit de la réunion des anciens fonds cotés 11II et 94II, enrichi d'une vingtaine de dessins acquis en 2019 dans une collection privée.
Présentation du contenu
Le fonds est découpé en trois parties reflétant les activités de Gustave Girrane : vie privée, travaux d'illustrateur et d'auteur, système de machinerie théâtrale.
Issus du travail d'un homme passionné par sa ville, les édifices qui la composent et ceux qui l'animent, les dessins de Girrane constituent, outre leur dimension pittoresque, un témoignage de Lyon au tournant du XXe siècle.
Son œuvre prolifique étant dispersée, le fonds réuni aux Archives municipales de Lyon constitue un témoignage important de son travail pour Le Progrès Illustré (avec notamment la série complète des dessins constituant l' « Histoire de Lyon en images »), de son activité plus méconnue d'illustrateur de reliures, mais aussi de ses recherches concernant la double scène tournante. Celles-ci viennent compléter les archives du Grand-Théâtre relatives à l'installation de la double scène en 1921-1923.
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Aucune élimination.
Accroissements
Le fonds est clos.
Mode de classement
Le fonds a été classé selon un plan de classement thématique élaboré par Shannon Leclercq, contractuelle aux Archives de Lyon et spécialiste d'histoire de l'art.
Quelques précisions sont nécessaires sur les titres des documents et leur rédaction :
Certaines planches sont complexes à nommer, car constituées de plusieurs dessins qui ne sont pas toujours en rapport. Des règles de saisie communes ont donc été instaurées afin d'harmoniser l'ensemble des intitulés du fonds :
Conditions d'accès
Le fonds est immédiatement communicable.
L'article 63FI/250/2 (petites chaises en métal allant avec la maquette cotée 63FI/250/1) est communicable sur demande auprès du président de salle, car fragiles.
L'article 63FI/256 (buste en marbre de G. Girrane) n'est pas communicable, car non manipulable.
NC Pièce jointe
Conditions d'utilisation
Langue des unités documentaires
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques
Certaines pièces demandent une manipulation délicate, de par leurs dimensions et/ou l'état de leur support.Le fonds est conditionné par format dans 5 boîtes d'archives (0,58 ml), un carton à dessin de format 105 x 75 cm, une boîte de format 86 x 63 cm, une boîte de format 76 x 62 cm, 2 boîtes de format 63 x 53 cm.
Existence et lieu de conservation des originaux
Archives municipales de Lyon
Existence et lieu de conservation de copies
Le fonds Girrane a été numérisé presque entièrement, à l'exception des cotes 63FI/1, 3, 4, 250/1 et 250/2. Les images sont consultables en ligne.
Documents en relation
Archives municipales de Lyon
Bibliothèque municipale de Lyon
Musée de l'Imprimerie
Musée des Beaux-arts de Lyon
Musées Gadagne
Bibliographie
Archives municipales de Lyon
Le classement de ce fonds a été l'occasion d'acquérir une demi-douzaine d'ouvrages originaux illustrés par Girrane, venant ainsi enrichir la bibliothèque des Archives municipales tout en complétant la compréhension de ce fonds.
Ouvrages illustrés par G. Girrane
Double scène tournante
A propos de G. Girrane :
Bibliothèque municipale de Lyon
Ouvrages illustrés par G. Girrane
Mots clés personnes
Mots clés producteurs
Mots clés typologiques
Cote/Cotes extrêmes
Date
Biographie ou Histoire
Dès 1910, Girrane et César Grobon présentent un projet d'adaptation de la double scène au Théâtre des Célestins, arguant qu' « elle ne pourrait être mieux dans un théâtre construit spécialement pour la Double-scène » (88W/19), mais le projet ne sera pas étudié. L'année suivante, les deux hommes soumettent leur avant-projet à la Commission de contrôle qui trouve « la conception ingénieuse », mais inapplicable au Grand-Théâtre du fait « 1° de son manque de largeur, 2° des travaux onéreux nécessitant son installation » (88W/19). Face à ce refus, ils envoient leur projet au maire Edouard Herriot le 25 mars 1912 et l'encouragent à « compléter l'examen de la Commission de Contrôle, par celui d'une commission composée de techniciens, très au courant des choses de la scène [&] », en concluant que « l'opinion de l'éminent architecte, Monsieur Tony Garnier, qui trouve notre innovation facilement installable, ne nous a pas été donnée sans avoir été sérieusement examinée » (88W/19). Le maire est d'abord réticent à ce projet qu'il ne croit possible que sur une « construction nouvelle », puisqu'il « transforme toutes les conditions d'exploitation du théâtre » (88W/19). Les années passent et en 1920, Girrane doit encore défendre sa double scène face au système allemand de « l'équipe à plat », le projet de réfection totale de la scène actuelle ayant tout de suite été jugé insuffisant. Mais contrairement à la double scène, le système « à plat » se veut fort coûteux (2,5 millions de francs contre 1,5 million pour la double scène) et ne réduit en rien les risques d'incendie, puisqu'il conserve dessous et cintres. En outre, le système Girrane présente l'avantage de « simplifier les décors tout en donnant au spectateur une illusion plus complète et en permettant d'obtenir des effets intéressants et inédits » (Bulletin municipal officiel de la Ville de Lyon, 24 octobre 1920, p. 358). Le projet de la double scène étant adopté grâce à ces arguments, les travaux de restauration et de transformation du Grand-Théâtre débutent en mai 1921. La réception provisoire du Grand-Théâtre et de la machinerie de la double scène ont lieu en mars 1923. Quelques modifications et améliorations nécessaires seront faites durant les intersaisons de 1923 et 1924, mais la réception définitive est prononcée en mars 1924 (89WP/20). L'année suivante, la municipalité accepte que la scène tourne une fois par semaine devant le public, curieux face à ce système inédit. Déjà en 1922, E. Herriot avait demandé à ce que la double scène tourne tous les soirs à vue : « la scène a été faite pour le public et payé par lui ; il a le droit de la voir fonctionner » (89WP/20).
Cote/Cotes extrêmes
Autres Cotes
Date
Importance matérielle
Caractéristiques physiques
Particularité physique
Dimensions
Présentation du contenu
Pièces allant avec la maquette de la double scène.
Conditions d'accès
Communicable.
Conditions d'utilisation
Ces images sont libres de droit.
Existence et lieu de conservation de copies
63FI/250/1 : maquette de la double scène.