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Caractéristiques physiques
Particularité physique
Biographie ou Histoire
Fils d'un négociant en soie, Barthélémy Mermet naît le 9 septembre 1854 à Lyon. Le samedi 27 décembre 1890, il s'unit avec Maria Gélibert, fille de Joseph Gélibert et de Marie Chavan, et sœur d'Armand Louis Henri Gélibert, l'époux de Mélina Juliette Lumière, première des enfants Lumière. De ce mariage vont naître cinq enfants.
Après des études en droit, il quitte Lyon en avril 1882 pour s'installer à Paris et devenir chroniqueur au Nouvelliste. En 1895, Barthélémy retourne à Lyon, il est au journal le Nouveau Lyon. Avocat puis banquier, il quitte de nouveau sa ville natale, en avril 1906, pour la Tunisie où il est comptable dans une société minière coloniale de Kef-Lasfar. Il est successivement agent de change, avocat, directeur de banque, puis rédacteur au Nouvelliste de Paris. En 1914, au moment de la déclaration de la guerre, il est comptable aux usines Lumière de Lyon. Il est âgé alors de 59 ans, est marié et a quatre enfants. Une vie en apparence bien rangée de bon père de famille, plutôt « Ancien Régime » ?
Son parcours, et surtout la teneur de certains commentaires écrits dans ses Carnets laissent imaginer que l'homme n'était pas aussi lisse que son premier abord semble indiquer. A ses tâches professionnelles, il préfère de loin l'écriture de poèmes, la recherche, l'observation, la contemplation, la rencontre et la discussion. Ainsi qu'il se définit lui-même dans une sorte d'épitaphe, il n'aurait jamais été qu' « un poète, un rêveur, un être dépourvu du moindre sens pratique », qui n'aurait rien fait de bien à part « tardivement prier, passablement écrire, nager, chasser, rimer ». Mermet parle de ses carnets commencés en 1895 comme d'une obsession : « j'ai depuis longtemps la manie des carnets ; c'est mon seul point de ressemblance avec Landru ». En réalité, comme Landru, il a 4 enfants, peu d'argent et de multiples tentatives professionnelles.
Dans une « selfish note », rédigée en 1900, sur un ton d'autodérision, Barthélemy Mermet liste ses ratages : « J'ai fait bien des métiers. Avocat sans client, journaliste sans fiel et banquier sans argent : toujours, il m'a manqué l'objet indispensable pour tirer de mon art un parti profitable ». Il n'est pas surpris de voir ses amis disparaître dès que l'infortune est au rendez-vous : « Donec eris felix » (« tant que tu seras heureux, tu compteras beaucoup d'amis, si les temps s'obscurcissent, tu seras seul », pour reprendre une citation bien connue d'Ovide, un de ses chers poètes latins).
Le fait est qu'il nous laisse un témoignage inestimable de la vie pendant la guerre grâce à 263 carnets, soit 31 560 pages noircies de sa petite écriture penchée pendant les quatre années du conflit. Durant 1 652 jours, il va ainsi passer tout son temps libre à rendre compte de ce qui se passe à Lyon, en France et dans le monde.
Il meurt en 1936 à l'âge de 81 ans (source : catalogue 14/18 : Lyon, jour après jour. D'après les carnets de Barthélémy Mermet : voir la bilbiographie).
Modalités d'entrées
Le fonds a été donné aux Archives municipales de Lyon en 2013 par Éric Guiomar, arrière petit-neveu de Barthélémy Mermet, dans le cadre de la Grande collecte liée au Centenaire de la Première Guerre mondiale.
Présentation du contenu
Papiers personnels de Barthélémy Mermet composés de 263 carnets papier, soit 31 560 pages, rédigés pendant les quatre années de la Première Guerre mondiale. Ces carnets sont organisés en rubriques récurrentes : revue de presse sur les mouvements de troupes et la situation internationale, « crimes allemands », « choses Lyonnaises », « citations à l'ordre du jour », « morts au champ d'honneur », «hostilités russes », ainsi que des « notes personnelles ».
Ces dernières montrent l'implication de tous les membres de sa famille et de son entourage dans le conflit, permettant de percevoir la vie au travers de ces petites histoires qui font la grande histoire.
Un carnet, conservé uniquement sous format numérique (cote 253II/264), sert de prologue et revient sur les événments ayant conduit à la Première Guerre mondiale. Il couvre la période du 11/09/1912 au 1/08/1914, avec une préface du 1/06/1927.
Accroissements
Fonds fermé pour la période de la Première Guerre mondiale.
Mode de classement
Le fonds a été classé dans l'ordre chronologique des carnets physiques, de 1 à 263. Le numéro 264 a été attribué au carnet sous format numérique, qui sert de prologue à l'ensemble, afin de ne pas modifier la numérotation des carnets de Barthélémy Mermet. Le répertoire détaillé est de ce fait méthodique et non numérique.
Conditions d'utilisation
Langue des unités documentaires
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques
Carnets brochés recouverts de papier brun, composés de textes manuscrits et d'extraits d'articles de journaux collés.
Existence et lieu de conservation des originaux
Sont encore conservés chez le donateur :
Existence et lieu de conservation de copies
Les 263 carnets papier conservés aux Archives de Lyon ont été numérisés et sont consultables en pièces jointes au niveau de chaque carnet.
Documents en relation
Archives municipales de Lyon
Bibliothèque municipale de Lyon
Bibliographie
Ouvrages et film documentaire
Sitographie
Mots clés lieux
Mots clés matières
Mots clés auteurs
Mots clés typologiques
Cote/Cotes extrêmes
Date
Importance matérielle
Caractéristiques physiques
Particularité physique
Présentation du contenu
Extraits : "Samedi 1er août 1914. Ordre de mobilisation générale. Le 1er jour de la mobilisation est le Dimanche 2 août. Telle est, dans sa laconique simplicité, la dépêche qui va arracher à leurs foyers pour les jeter à la frontière menacée environ trois millions de français. Arrivée à 4h , je la vois affichée, rue de la Barre, à la porte du télégraphe central, écrite à la main sur un papier grand comme le quart d'une page de journal. On se presse devant avec plus de curiosité que d'étonnement, car la nouvelle ne surprend personne" (1/08/1914).
Les répercussions de la mobilisation commencent à se faire sentir. L'épicerie Allizond est fermée quand je descends chercher le lait du déjeuner. Elle n'ouvrira qu'un instant au retour du marché. Le patron et tous ses garçons, sauf un seul, sont partis ou vont partir pour l'armée. (...) Le sucre a augmenté de 0.15 par kilog. Les pommes de terre sont introuvables et certains marchands en demandent des prix fantastiques : 20 et 25 sous le kilog. Aussi 2 boutiques : l'une à Villeurbanne, l'autre cours Gambetta, sont pillées par la foule exaspérée (...) Les nouvelles ! Il en courait, ce matin, de ridicules. On racontait que l'aviateur Garros (d'autres disaient Védrines) avait survolé Berlin, lancé des bombes qui avaient tué ou blessé le Kaiser, l'impératrice et le Kronprintz (rien que cela !). D'après d'autres, Berlin, en proie à une émeute, était à feu été à sang. Une grande bataille avait eu lieu à Thionville, couchant par terre 150.000 Allemands ! Bien entendu aucun homme sérieux n'ajoutait foi à de pareilles bourdes. Ce qui parait plus sérieux, c'est une communication de M. Herriot, annonçant, du haut du balcon de l'Hôtel de Ville, que les Allemands ont passé la frontière sur plusieurs points et ont été tenus en échec par nos avant-postes (2/08/1914).
"Aujourd'hui également commencement de la distribution des soupes populaires dans chaque arrondissement. Il doit y avoir là des notes intéressantes à prendre. J'irai y voir un de ces jours" (3/08/1914).
"En allant au bureau, j'ai le plaisir de voir défiler, sur l'avenue de Saxe, le 6e d'Infanterie Coloniale, en tenue de campagne, avec drapeau, colonel, musique, mitrailleuse, bagages, cantines bref au grand complet. Leur teint bronzé, les médailles qui ornent beaucoup de poitrines, leur air solide et déterminé font la meilleure impression. On les sent disposés à marcher sur les traces de leurs ainés de Bazeilles et c'est de tout cœur que je salue leur étendard en criant Vive la France ! Vive les Marsouins !" (7/08/1914).
Que se passe-t-il ? On voudrait savoir et toute l'animation de la grande cité lyonnaise, où bien des magasins, bien des usines sont fermés, reflue des extrémités au centre, se localise devant les journaux où, sur de grands tableaux noirs ou blancs, sont inscrits, à la craie ou au charbon, les dépêches au fur et à mesure de leur réception. Pour pouvoir les lire de plus loin, beaucoup de gens sont munis de jumelles de théâtre et lisent à haute voix pour leurs voisins moins favorisés. Place de la Comédie, devant l'Hôtel de Ville, une foule pressée attend anxieusement les communications que, de temps à autre, Mr Herriot ou un de ses adjoints communique verbalement avant leur affichage (11/08/1914).
"En tramway, j'ai eu en face de moi deux infirmières de la Croix-Rouge en grande tenue, sarrau de toile blanche, grand tablier blanc à bavette, voile blanc coquettement rejeté en arrière, grande croix rouge sur l'épaule gauche et une autre plus petite sur un médaillon émaillé de forme ovale suspendu à un ruban blanc orné de même. Elles sont gentilles tout plein. On commence à en voir circuler dans les rues, allant sans doute tout préparer dans leurs ambulances, où le travail ne manquera pas -hélas- dans quelques jours. Pour le moment, il n'est pas encore arrivé de blessés mais on en fait !..." (12/08/1914).
Conditions d'accès
NC Pièce jointe (Communicabilité vérifiée)
Conditions d'utilisation
Mention obligatoire : "Ville de Lyon, Archives municipales, Barthélémy Mermet, cote".
Reproductions à usage privé autorisées (convention en date du 17/05/2013).
Existence et lieu de conservation de copies
Le carnet a été numérisé et est consultable en pièce jointe.
Mots clés matières
Mots clés personnes
Mots clés collectivités
Mots clés typologiques