287II - Fonds des Câbles de Lyon

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Cote/Cotes extrêmes

287II/1-287II/58

Date

1895-1984

Importance matérielle

3 boîtes d'archives, 32 registres, 5 chemises. 2,1 ml.

Origine

Producteurs multiples.

Biographie ou Histoire

Une longue histoire de câble

A la fin de l'année 2015, les Archives municipales de Lyon ont été contactées par la société Nexans, pour expertiser et, le cas échéant, récupérer un ensemble de documents stockés sur le site de Nexans France à Lyon, rue Pré Gaudry dans le 7ème arrondissement.
L'entreprise fermant ce site se posait en effet la question du devenir des archives qui y étaient restées entreposées, soit deux palettes de registres et de dossiers.
Créée en 2000, la société Nexans, dont le siège est aujourd'hui à Paris, est un des leaders mondiaux de l'industrie du câble, tant dans le domaine des transports que dans celui de la distribution d'énergie et du bâtiment.

Des origines lyonnaises

En 1890 la Société des forces motrices du Rhône entreprend la construction d'une centrale électrique sur le Rhône et sollicite une société suisse, la société des câbles Berthoud, Borel et Cie, pour fabriquer les câbles devant acheminer l'électricité vers l'agglomération. Peu de temps après, en 1896, celle-ci acquiert un terrain 11 rue du pré Gaudry dans le quartier de Gerland pour fabriquer le matériel sur place. Très vite, l'exploitation du nouveau site requiert la création d'une société française, baptisée en septembre 1897, Société française des câbles électriques Berthoud, Borel et Cie (SFCE). Charles Borel en est le directeur technique.
Malgré une certaine défiance à l'égard de l'électricité jusqu'à la Première Guerre mondiale, le secteur d'activité est en pleine extension ; en pleine croissance, la société se rapproche de la compagnie générale d'électricité (CGE), leader dans le domaine de la distribution d'énergie. Cette dernière devient actionnaire principal de la SFCE en 1912 et en prend le contrôle.
A l'époque, la SFCE se voit confier notamment la fourniture des câbles nécessaires à l'électrification du site de l'exposition universelle de Paris, ce qui rend nécessaire l'ouverture d'un bureau à Paris.
L'entreprise se développant et sa production se diversifiant, ses dirigeants changent sa raison sociale : le 29 juin 1917, elle devient la Compagnie Générale des Câbles de Lyon. Les Câbles de Lyon sont nés.

L'âge d'or

Au lendemain de la Grande guerre, l'équipement des villes et des campagnes en électricité et des grandes villes en téléphone s'accélère. Ces nouveaux chantiers profitent aux Câbles de Lyon qui deviennent en 1925 une branche du groupe CGE sous le vocable « Les câbles de Lyon, manufacture de fils et câbles électriques de la CGE ». Vers la même époque, les Câbles de Lyon construisent une usine de câbles téléphoniques sur le site de Mars, la manufacture d'accessoires de réseau souterrain (qui deviendra Mars Actel, puis Alcatel Cable Interface) à Vrigne-aux-Bois dans les Ardennes.

En 1938, deux usines de production de la société industrielle des téléphones (SIT) acquises par la GGE, Bezons et Calais, sont rattachées aux Câbles de Lyon : Bezons et Calais fabriquent les câbles sous-marins et Lyon produit les câbles à très haute tension et les câbles à très longue distance.
Au début des années 1950, les Câbles de Lyon constituent l'une des plus importantes entreprises lyonnaises.

En 1956, pour faire face à la saturation du site de Lyon, l'unité de Bourg-en-Bresse est créée. En 1969, les Câbles de Lyon font l'acquisition des SACM, sociétés alsaciennes de construction mécaniques dont l'usine est à Clichy, puis en 1971 de la société Geoffroy-Delore. A cette époque, les Câbles de Lyon possèdent 9 usines : Lyon, Bezons, Bourg, Calais, Gennevilliers, Paillart, Reims et deux à Clichy. Le siège de la direction générale est à Lyon.

En 1981, le siège social est transféré à Paris. En 1985, l'entreprise compte 12500 employés, répartis sur 70 unités industrielles représentant 35 sociétés. Elle entre en 1986 dans la branche « Alcatel Câble » d'Alcatel. Quand, le 1er janvier 1991, le groupe CGE est remanié et rebaptisé Alcatel Alsthom, les Câbles de Lyon perdent définitivement ce nom et les différents secteurs de l'entreprise prennent la désignation d'Alcatel Câble. En 2000, Alcatel Cables et Composants devient Nexans.

Histoire de la conservation

Avant d'être donnés aux Archives municipales de Lyon, ce fonds était conservé dans l'usine lyonnaise située rue Pré Gaudry dans le 7ème arrondissement.

Modalités d'entrées

Don de Nexans France en date du 14 mars 2016.

Présentation du contenu

Le fonds des Câbles de Lyon est composite et inégal.

 

On peut distinguer plusieurs sous-fonds très inégalement représentés au sein de cet ensemble :

 

- le fonds de la société fondatrice, la société d'exploitation des câbles électriques système Berthoud, Borel et Cie, qui ne comprend qu'un registre datant de 1896, 

 

- le fonds de la Société française des câbles électriques puis Compagnie générale des câbles de Lyon, de loin le plus important (registres des délibérations du conseil d'administration et des procès-verbaux des assemblées générales, rapports mensuels sur le fonctionnement de la société, statuts, correspondance, journaux et grands livres comptables, photographies, documents de fonctionnement des usines de Lyon),

 

- un autre petit fonds, celui de la société Mars (registres d'inventaire, statuts, correspondance).

 

Il est également fragmentaire : les archives composant le fonds principal sont très lacunaires et, pour chaque typologie documentaire, s'étendent rarement sur une période supérieure à 15 ans. Par exemple, les registres de délibération du conseil d'administration ne sont présents que pour la période 1897-1925. Les rapports d'activité n'existent que pour la période 1898-1915. Quant à la période 1925-1960, elle est illustrée essentiellement par des documents comptables. Des documents restent isolés et certaines problématiques sont totalement absentes comme la problématique sociale, bien que celle-ci ait revêtu une grande importance. Signalons toutefois des dossiers relatifs aux bénéfices de guerre durant la Première Guerre mondiale et aux rapports avec l'ennemi pendant la Seconde.
Enfin, s'il s'agit pour l'essentiel d'archives de siège social, à caractère administratif ou comptable, on y trouve également quelques documents liés au fonctionnement des usines, comme les registres d'inventaire des marchandises (1906-1949), ce qui est intéressant car cette période a vu des évolutions technologiques majeures se produire dans ce secteur d'activité. Quelques photographies (visite de l'usine par le sultan du Maroc en 1932, installations et opérations techniques, cérémonies diverses) ainsi qu'un livre d'or (1950-1989) viennent témoigner de la notoriété et de la prospérité de la société.

En dépit de son caractère incomplet, le fonds des Câbles de Lyon constitue néanmoins un témoignage de la place prise par Lyon sur le plan technologique au milieu du 20ème siècle et de l'activité industrielle du quartier de Gerland à partir de la fin du 19ème siècle. Il apporte aussi un éclairage sur l'histoire de la fabrication des câbles électriques rapidement devenus indispensables au développement des sociétés industrialisées.

Conditions d'accès

Ce fonds est librement communicable.

Conditions d'utilisation

La reproduction à usage privé est autorisée. Les Archives municipales de Lyon statueront sur toute autre demande conformément aux articles de la convention de don.

Documents en relation

Archives municipales de Lyon

Le fonds des demandes d'autorisation de construction neuves et de permis de construire permet de se représenter l'usine en 1900 (314 W 149) et de suivre l'évolution du site et la spécialisation progressive des bâtiments sur toute la durée du 20ème siècle. Plusieurs dizaines de dossiers sont concernés.
 

344W/100, constructions neuves 1905. Autorisations : plan, rapport, permission de voirie, arrêté, avis de contravention, correspondance. Dossier 237 : société française des câbles électriques av. de Saxe prolongée, Bernard architecte.

344W/274, constructions neuves 1913. Autorisations : plan, rapport, permission de voirie, correspondance. Dossier 575 : hangars de la société française des câbles électriques 41 ch. du Pré Gaudry, Bernard architecte.

344W/377, constructions neuves 1920. Autorisations : plan, rapport, permission de voirie, arrêté, correspondance. Dossier 619 : laboratoire et agrandissement de bâtiments de la Cie générale des câbles de Lyon 41 ch. [ou rue] du Pré Gaudry, Burel architecte.

344W/410, constructions neuves 1921. Autorisations : plan, rapport, permission de voirie, arrêté, correspondance. Dossier 653 : portail de la Cie générale des câbles de Lyon ch. [ou rue] des Balançoires. Dossier 657 : loge de gardes de la Cie générale des câbles de Lyon ch. [ou rue] des Balançoires

344W/920, constructions neuves 1930. Autorisations : plan, rapport, permission de voirie, arrêté, correspondance. Dossier 85 : bâtiment industriel de la Sté des câbles de Lyon 11 rue des Balançoires. Dossiers 86 et 87 : mur et grille à la Sté des câbles de Lyon 170 av. J. Jaurès.

344W/1368, constructions neuves 1939. Autorisations : plan, rapport, permission de voirie, arrêté, correspondance. Dossier 174 : hangar de la Cie générale des câbles de Lyon 170 av. J. Jaurès. Dossier 175 : surélévation de bâtiment de la Cie générale des câbles de Lyon 170 av. J. Jaurès.

923WP/417, travaux publics: société de stéarinerie et de savonnerie, compagnie générale des câbles de Lyon, établissement E.Letord, Weitz, compagnie PLM, Fort de la Vitriolerie, établissement Berliet, Parc d'artillerie, Pyrotechnie de Lyon, Outillage français, Hostein, société générale de matériel d'entrepreneurs: croquis et plans fournis par des industriels (1900-1931).


937WP/132 et 133, exposition internationale de 1914. Installation électrique et logistique assurée par la Société Française des câbles : suivi et correspondance, revêtement des sols en asphalte et bitume (1913-1919).

1101WP/160, enseignement technique, cours professionnel : dossier de fonctionnement de l'école des câbles de Lyon (1946-1956).

3C/322, dossier documentaire sur André William Bollier dit "Vélin" (1920-1944), résistant, ingénieur polytechnicien aux Cables de Lyon, imprimeur clandestin : coupures de presse.

Bibliothèque municipale de Lyon

Reportage du Figaro Lyon sur l'usine Nexans, 17 janvier 2001, en ligne sur le site

Archives départementales et métropolitaines

5M 312, établissements classés, Cie Générale des Câbles de Lyon (1923).

Inventaire du patrimoine de la région Rhône-Alpes Auvergne

Dossier documentaire et photographique réalisé par Nadine Halitim-Dubois.

Bibliographie

L'industrie du câble

Un siècle d'histoire du câble à Lyon, Alcatel Cable, Chassieu, 1997.

Alcatel-Alsthom, histoire de la Compagnie générale d'électricité, Larousse, Paris, 1992.

Cent ans de câbles, Stéphane et Elisableth Curveiller, Alcatel Câble, 1991.

Le quartier Gerland

BERTIN Dominique, Lyon de la Guillotière à Gerland : le 7e arrondissement 1912-2012, 2012, Lyon : EDITIONS LYONNAISES D'ART ET D'HISTOIRE (cote AML : 1C/9013).

JARRIGEON Anne, Gerland, état des lieux , 2012, [S.l] : ENS EDITIONS (cote AML : 1C/9067).

Mots clés producteurs

Cote/Cotes extrêmes

287II/3-287II/54

Date

1896-1984

Cote/Cotes extrêmes

287II/6-287II/8

Date

1897-1984

Cote/Cotes extrêmes

287II/6-287II/7

Date

1897-1925

1920-1925.

Cote/Cotes extrêmes

287II/7

Date

1920-1925

Conditions d'accès

Communicable (Communicabilité vérifiée)

Conditions d'utilisation

La reproduction à usage privé est autorisée. Les Archives municipales de Lyon statueront sur toute autre demande conformément aux articles de la convention de don.