Le foyer de Montribloud ouvre en janvier 1949 dans une bâtisse sise 9 chemin de Montribloud, dans le quartier de Vaise. Cette grande maison construite au début du XXe siècle sur un vaste terrain était la résidence d'été d'une famille de soyeux lyonnais. Devenue vacante après avoir abrité les jeunesses ouvrières chrétiennes durant la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment est loué par Marthe Blachère (1922-2015) et deux amies qui s'associent pour fonder l'association Montribloud (1948), association à but non lucratif. Leur objectif est simple : offrir un logement aux nombreuses jeunes femmes travaillant dans les usines de Vaise et qui n'arrivent pas à se loger à Lyon en raison de leur modeste paie.

Le foyer accueille rapidement une trentaine de pensionnaires de 18 à 25 ans partageant un mode de vie communautaire. Le loyer varie en fonction des revenus de chacune et toutes doivent prendre part aux tâches ménagères. Si l'ambiance se veut très familiale avec de nombreuses activités et moments partagés, Marthe Blachère et son équipe entendent également contribuer au développement personnel de leurs pensionnaires en les sensibilisant à la lecture, à la culture, à la politique ou encore au syndicalisme.

L'association rachète la maison en 1957, grâce notamment à un emprunt sur 8 ans consenti par la société Rhodiaceta. A la fin des années 60, le foyer se trouve endetté de plus d'un million de francs, car les charges n'ont cessé d'augmenter tandis que son taux d'occupation n'a fait que décroître. Le succès de l'opération « Sauvetage » lancée en 1970 par les Anciennes de Montribloud permet de renflouer le déficit du foyer. Prêt à repartir sur de nouvelles bases, celui-ci en profite pour s'ouvrir à de nouvelles pensionnaires, les étudiantes du lycée La Martinière-Duchère, mais aussi à faire évoluer son mode de vie. Désormais, ce sont les résidentes qui préparent elles-mêmes leurs repas, soulageant ainsi le foyer de la charge d'employer une cuisinière.

Le foyer Montribloud a accueilli des centaines de pensionnaires entre 1949 et 1988, jeunes travailleuses et étudiantes, malgré des difficultés financières constantes. Racheté par la ville de Lyon en 1992, il est loué par les compagnons du devoir depuis 1989. L'association est dissoute en 2008.

Don de Marthe Blachère (présidente de l'association) du 06/11/2009, enrichi d'un don de Janine Douart (discours prononcé aux obsèques de M. Blachère) en 2015.

Le fonds est divisé en cinq parties traitant du fonctionnement, de la gestion et de la vie du foyer : administration, immobilier, finances, personnel et vie du foyer.

• Le sous-fonds consacré à l'administration de l'association s'intéresse à son fonctionnement depuis sa création jusqu'à sa dissolution, mais contient également des comptes rendus des réunions du bureau et de la correspondance. Il contient également quelques magazines et publications concernant le travail en foyer pour jeunes, de type conventions collectives et documents du syndicat CFTC.
• Le sous-fonds relatif aux locaux permet de retracer l'historique du foyer Montribloud, puisqu'il contient tous les documents concernant sa location, son acquisition, les travaux d'entretien et de réfection, sa revente à la ville de Lyon, ainsi que sa location aux compagnons du devoir. Il contient aussi tous les documents d'imposition.
• Les finances regroupent les comptes de l'association, les subventions reçues, les emprunts contractés, les recettes et les dépenses, les pensions perçues mais aussi les dons à d'autres organismes.
• Les archives du personnel contiennent des dossiers de carrière, des fiches de paie, ainsi que tous les documents produits à destination des organismes tels que l'URSSAF, les ASSEDIC et l'APICIL.
• Enfin, le dernier sous-fonds se veut le plus varié puisqu'il contient des documents relatifs à l'histoire du foyer, à ses pensionnaires ainsi qu'à ses activités. Il contient ainsi une quarantaine de photographies du foyer et de ses pensionnaires, des archives de l'association des Anciennes de Montribloud, mais aussi des pièces de théâtres et autres partitions musicales jouées lors des fêtes organisées par le foyer.

De par la nature de cette structure et du profil de ses pensionnaires, le fonds de l'association Montribloud se veut le reflet des problématiques sociales du milieu du XXe siècle, à l'instar du travail et de la formation des femmes, mais aussi de la crise du logement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Totalement ancré dans la vie lyonnaise, les archives du foyer sont inévitablement marquées par des acteurs locaux importants tels que la municipalité et la société Rhodiaceta, mais aussi à l'échelle nationale avec les compagnons du devoir et l'union des foyers de jeunes travailleurs. Il constitue ainsi un témoignage précieux de la vie d'un foyer pour jeunes travailleuses lyonnais du milieu du XXe siècle.

Il a été procédé à l'élimination de doublons et de multiples pour un total de 0,1 ml.

Le fonds est clos.

Le fonds est communicable comme suit :

• 210II/1-3, 210II/5-7, 210II/10 et 210II/15 : immédiatement communicables
• 210II/4, 210II/8-9, 210II/11-14 : délai de 50 ans (protection de la vie privée).

Il est accordé une autorisation de reproduction des documents (photographies et photocopies) à condition que ces reproductions restent à l'usage privé du demandeur, à titre de documents de travail. Toute demande de présentation publique, d'exposition ou de diffusion devra faire l'objet d'une autorisation écrite délivrée par le donateur.