Le premier volume de cette Histoire des Loges Maçonniques lyonnaises s'est achevé aux prémices de la Révolution française. Les Francs-maçons lyonnais vont s'engager chacun selon sa conviction dans ce grand bouleversement social, philosophique et politique, et, cela au détriment des Loges, malmenées par les dissensions d'opinions entre Frères, et par la méfiance d'une autorité Jacobine suspicieuse. La répression ordonnée par la Convention pour punir Lyon de son engagement fédéraliste laissera la Maçonnerie lyonnaise dévastée. Le Premier Empire permet aux Loges de renaître, mais en la mettant à sa botte. Sévèrement contrôlées par un pouvoir policier, les Loges lyonnaises auront pendant près de vingt ans une existence presque officielle, et sans aucun relief. Pourtant, dès cette époque, le recrutement des Loges change, et annonce indirectement les profonds changements qu'elles vont subir. Le retour de la royauté va transformer considérablement les Loges Maçonniques lyonnaises, à la fois dans leur recrutement, qui devient nettement plus populaire, et dans leurs fonctions, qui deviennent plus sociales et politiques. Mais cela indirectement, tant la surveillance reste omniprésente. Nous découvrons des Loges au fonctionnement irréprochable, aux ordres du jour insipides, mais dont de nombreux membres sont engagés dans la vie syndicale et politique, officielle ou clandestine. Majoritairement dans l'opposition à la Restauration, et pour une évolution républicaine de l'Etat, ils sont nombreux à participer à des sociétés secrètes aux buts sociaux ou révolutionnaires, voire à participer à des révoltes, comme celles des Canuts de 1831 et 1834. Agissant dans la société, préoccupés de la misère, les Francs-maçons lyonnais vont être à l'origine de nombreuses innovations sociales, [source éditeur].