Hôpital de l'Antiquaille (1781-2003) - Hospices civils de Lyon

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Cote/Cotes extrêmes

AN

Date

1781-2003

Importance matérielle

125 m.l.

Origine

Hôpital de l'Antiquaille

Biographie ou Histoire

On situe l'ouverture du dépôt royal de mendicité de la Quarantaine sur la rive droite de la Saône, vers 1768, soit quatre années après l'ordonnance royale prescrivant l'établissement de dépôt de mendicité dans chaque généralité. Il coexiste alors avec le Bicêtre de la Charité de Lyon qui n'est supprimé qu'à partir du 1er octobre 1783. Le 15 pluviôse an X (4 février 1802), M. Najac, préfet du Rhône établit un règlement provisoire pour l'établissement de la Quarantaine et nomme un conseil d'administration chargé de pallier la gestion désastreuse du dépôt. La commission administrative avance, dès 1802, la nécessité impérieuse de transférer le Bicêtre dans des locaux plus spacieux et salubres. Elle porte rapidement son choix sur le site de l'Antiquaille. La maison construite par Pierre Sala au XVème siècle est située sur les hauteurs de la rive droite de la Saône. Sa représentation est connue grâce à une miniature « La colline de Fourvière avec l'archevêché et la cathédrale » (verso du 1er feuillet du manuscrit de Pierre Sala « Complainte du Dieu Aumône », Vienne, Österreichische Nationalbibliotek). Les sœurs de la Visitation acquièrent le domaine en 1629 et les bâtiments subissent d'importantes transformations pendant près de deux siècles. En 1792, le monastère est supprimé et devient propriété nationale. Il est par la suite revendu à des particuliers. En 1803, le ministère de l'Intérieur autorise le transfert du dépôt de la Quarantaine dans les bâtiments de l'Antiquaille. L'ancien monastère est d'abord loué par le gouvernement (bail du 30 messidor an XI-19 juillet 1803). Puis, le 25 germinal an XIII (15 avril 1805), un décret impérial concède la Quarantaine à la Ville de Lyon ; la municipalité est chargée de vendre l'ancien Bicêtre aux enchères et d'employer le prix de la vente à l'acquisition des bâtiments de l'Antiquaille. L'acquisition des bâtiments a lieu en 1807. L'établissement est destiné à former à la fois un dépôt de mendicité, une maison de travail, et un hospice pour les aliénés, les incurables et les vénériens. Jusqu'en 1845, l'établissement subit de grandes transformations : il doit adapter ses locaux et son accueil à une population toujours plus nombreuse et variée. La création d'un Mont de Piété en 1810, les dons et legs et le travail des pensionnaires ne suffisent pas à pallier les énormes difficultés financières de l'établissement et à assurer son indépendance. Ses principales sources de financement restent la Ville de Lyon et surtout le département du Rhône. D'importantes querelles budgétaires opposent de façon récurrente la Mairie, le Conseil général et le conseil d'administration de l'Antiquaille, qui revendique son indépendance. A partir de 1836, la gestion financière devient inextricable ; émerge alors l'idée de réunir sous une seule administration les différents hôpitaux de la ville et le 30 juin 1845, une ordonnance royale prononce la réunion de l'Antiquaille avec les Hospices Civils de Lyon. Une administration unique de 25 membres comprenant les six administrateurs de l'ancien conseil de l'Hospice est établie par un arrêté préfectoral du 29 novembre 1845. L'hospice de l'Antiquaille assure la prise en charge des aliénés du Rhône jusqu'en 1876, date à laquelle ils sont conduits dans le nouvel asile départemental de Bron. L'établissement est alors complètement réaménagé. Spécialisé jusqu'alors dans le traitement des maladies vénériennes, cutanées, et psychiatriques, l'hôpital s'oriente peu à peu vers une activité médicale généraliste qui se développe jusqu'à la fin du XXe siècle. C'est à cette période que les Hospices Civils de Lyon envisagent la fermeture de l'établissement, dans le cadre d'une restructuration générale. En exécution des projets d'établissement de 1994-1998 et de 1999-2003, l'ensemble des activités de l'Hôpital est transféré sur d'autres sites ; une délibération du conseil général d'administration des HCL adoptée dans sa séance du 23 mai 2003 prononce le déclassement et la désaffectation du site à compter du 1er juillet 2003.

Histoire de la conservation

Il n'a pas été possible de dater le versement de la partie la plus importante du fonds, qui couvre la période 1800-1970. L'état général manuscrit des versements de fonds administratifs et médicaux des HCL au Service central des archives des HCL remonte à 1984. Les archives produites ou reçues par le service pour la période antérieure sont très lacunaires voire quasi-inexistantes. Ce versement a vraisemblablement été effectué au Service des Archives et du Musée des HCL, avant le transfert des archives historiques de l'Hôtel Dieu sur le site du Service central des Archives, en 1984. En 1986, le bureau des entrées verse les registres et répertoires des entrées des malades des années 1934 à 1973. L'année suivante, le service du personnel effectue deux versements de registres d'inscription et de dossiers individuels du personnel. En 1993, le bureau des entrées effectue un nouveau versement constitué des registres et répertoires des entrées de 1974 à 1985, ainsi que le registre et le répertoire des entrées pour l'année 1938 et le registre des entrées de l'année 1948. En 2003, à la fermeture définitive de l'établissement, l'ensemble des archives administratives sont versées au Service central des Archives des HCL. Ces archives couvrent une période d'environ 50 années, comprise entre 1960 et 2003 et représentent à leur arrivée un volume total de presque 150 m.l.

Modalités d'entrées

Archives constituées par les services administratifs du dépôt de mendicité de la Quarantaine puis de l'Hôpital de l'Antiquaille de Lyon de 1781 à 2003, conservées et classées au Service central des Archives des Hospices Civils de Lyon. Versement par les Hospices Civils de Lyon aux Archives municipales de Lyon. Les HCL restent propriétaires de leurs fonds et les AML en assurent la gestion (convention de gestion du 17 septembre 2007, valable pour une durée de 25 ans).

Présentation du contenu

Le fonds des archives administratives de l'Antiquaille constitue une source majeure pour l'histoire hospitalière lyonnaise et l'histoire de l'assistance et de la médecine à Lyon aux XIXe et XXe siècles. Il est aussi une source importante pour l'histoire économique et sociale des XIXe et XXe siècles. Ces archives nous permettent de découvrir un établissement original, doté d'une administration indépendante jusqu'en 1845, et intégré à partir de cette date à une organisation plus complexe, qui est celle des Hospices Civils de Lyon. Elles nous éclairent sur le souci de protection de l'ordre public qui marque la première moitié du XIXe siècle et qui se traduit par la détention des populations marginales et marginalisées : mendiants, vieillards, aliénés, prostituées et malades vénériens. Elles nous permettent de découvrir aussi comment ces populations bénéficient peu à peu d'une prise en charge médicalisée, qui fait de l'Antiquaille au XIXe siècle un établissement de pointe dans le traitement des maladies cutanées, vénériennes et psychiatriques. Enfin, elles montrent la reconversion progressive de ces spécialités à partir de la seconde moitié du XXe siècle. D'un point de vue architectural, les archives de l'Antiquaille présentent également un intérêt majeur dans la compréhension de la construction progressive de cet établissement en fonction de ses missions successives. Le fonds peut être séparé en deux grandes parties : d'une part, les archives administratives relatives au fonctionnement de l'hôpital de l'Antiquaille, et d'autre part les archives médicales, relatives aux malades. Il est composé majoritairement de registres. On y trouve également de la correspondance, des documents comptables, des dossiers individuels.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Le traitement des archives versées avant 1994 a été réalisé en plusieurs étapes. Le règlement de 1968 concernant les archives hospitalières postérieures à 1790 a été utilisé pour le classement des archives antérieures à 1970. Le fonds est traité succinctement, coté provisoirement et une première ébauche d'inventaire est réalisée en 1997. Il doit surtout permettre la consultation du fonds, très fréquente à partir de cette date en raison de travaux historiques menés sur l'établissement dans le cadre de sa fermeture. La reprise du classement a lieu en 2004, lorsque l'ensemble des archives est versé au Service central des Archives des HCL. Quelques reclassements intellectuels et physiques sont alors effectués : ils concernent essentiellement des pièces isolées déclassées jusqu'alors. Certains registres comptables et les livres de paie de 1948 à 1965, lacunaires en 1997 et versés en 2003 sont réintégrés respectivement en série P et en série K. Les registres d'entrées, de naissance et de décès de l'Hôpital postérieurs à 1985, et versés en 2003 sont réintégrés dans la série Q. En effet, il a été convenu avec le conservateur que la série Q des établissements hospitaliers, qui regroupe les documents administratifs établis pendant le séjour du patient resterait une série ouverte. Cela ne concerne que les registres d'entrées et de sorties, les répertoires des entrées s'ils existent, les registres de naissance et les registres de décès. Volontairement, le service des Archives des HCL n'a procédé à quasiment aucune élimination dans le fonds classé en séries thématiques ; en effet, contrairement aux archives des autres établissements hospitaliers des HCL, très lacunaires pour les XIXe et XXe siècles, le fonds des archives de l'Antiquaille est relativement homogène et semble avoir échappé aux éliminations drastiques. A la suite de ces modifications, les analyses des articles non pertinentes ou incomplètes ont été revues, affinées et complétées. En 2006, le fonds a été coté de manière définitive et l'inventaire du fonds finalisé. Au terme de ces modifications et réintégrations, il représente un volume de 125 m.l. Les documents postérieurs à 1970, qui sont éliminables à court et moyen termes, ainsi que les états liquidatifs de traitement postérieurs à 1965 sont classés en « série »W. Ils ne sont pas versés par les Hospices Civils de Lyon aux Archives municipales de Lyon. Ces documents ont été versés par les différents services administratifs de l'établissement ; ils présentent encore une utilité administrative mais la plupart d'entre eux sont voués à l'élimination au terme des délais fixés par les circulaires de la Direction des Archives de France concernant le traitement des archives hospitalières postérieures à 1968. Ils sont conservés sur la Plateforme Archives des HCL.

Accroissements

Fonds clos.

Mode de classement

Le fonds est classé en séries selon le cadre de classement des archives hospitalières du 11 mars 1968 (arrêté portant règlement des archives hospitalières).

Conditions d'accès

Le régime commun est la libre communicabilité des archives publiques. La loi du 15 juillet 2008 fixe des délais de communicabilité en considération des intérêts qu'elle entend protéger : vie privée, informations médicales& Les documents comportant des renseignements individuels à caractère médical sont communicables 25 ans à compter de la date du décès de l'intéressé, ou, si la date de décès n'est pas connue, 120 après la naissance. Les dossiers individuels de personnel ne sont communicables qu'au terme d'un délai de 50 ans après la date de clôture du dossier, voire 120 ans, à compter de la date de naissance de l'intéressé. Enfin, les registres et répertoires des entrées sont communicables 50 ans après leur clôture. Les registres des naissances et des décès, s'ils ne comportent pas de données médicales, peuvent être communiqués 50 ans à compter de leur clôture.

Conditions d'utilisation

La reproduction des documents est autorisée sous conditions. Toute réutilisation, notamment pour une publication, une exposition, une diffusion plus large, doit faire l'objet d'une demande de réutilisation des données publiques.

Langue des unités documentaires

Français

Autre instrument de recherche

Le lecteur peut se reporter aux autres instruments de recherche des archives des Hospices Civils de Lyon. Voir également Centre hospitalier Le Vinatier 1869-1967, sous-série H-dépôt Le Vinatier, répertoire numérique établi par Claire Chabannes, Lyon, Département du Rhône, 2002, 147 p. (consultable en salle de lecture des Archives municipales de Lyon).

Existence et lieu de conservation des originaux

Archives municipales de Lyon

Documents en relation

Sources complémentaires : FRAC069123_AN_02

Bibliographie

Cote/Cotes extrêmes

AN/M

Date

1804 - 1945

Cote/Cotes extrêmes

AN/1/M

Date

1804 - 1945

Cote/Cotes extrêmes

AN/1/M/70-AN/1/M/89

Date

1827 - 1846

1833

Cote/Cotes extrêmes

AN/1/M/75

Date

1833-01-01-1833-12-31

Caractéristiques physiques

Registre