Hôpital Jules Courmont (1845-1979) - Hospices civils de Lyon

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Cote/Cotes extrêmes

CO

Date

1845-1979

Importance matérielle

39,90 m.l.

Origine

Hôpital Jules Courmont

Biographie ou Histoire

De l'hospice du Perron à l'hôpital Jules Courmont L'hospice du Perron est le premier établissement hospitalier créé par les Hospices civils de Lyon en dehors des limites de la ville. Alors que sa mission hospitalière commence au milieu du XIXe siècle, le domaine du Perron possède déjà une longue histoire. L'existence d'un château sur les territoires d'Oullins et d'Irigny est attestée dès le Moyen-âge. La tradition ajoute que le domaine du Perron tient son nom du vaste perron établi sur la façade du château et qui dominait la vallée du Rhône , Lyon, 1976, p. 9). Le château et ses terres appartiennent ensuite à de nombreux propriétaires. En 1520, Antoine Gondi, marchand florentin en exil, l'acquiert du chevalier Besson. Il fait réaliser, sur l'emplacement de l'ancien château, une demeure dans le style de la renaissance italienne. Le domaine est ensuite vendu à la famille d'Elbène (1555), puis devient la propriété des Camus (1582-1675) et de Ponsainpierre (1675-1761). Le 12 août 1761, le château du Perron et son domaine sont vendus aux recteurs de la Charité. Le Perron prend désormais place dans l'histoire des hôpitaux. En 1802, un arrêté de Chaptal, ministre de l'Intérieur, réunit l'administration de l'Hôtel-Dieu et de la Charité. Le domaine du Perron est donc logiquement rattaché aux Hospices civils de Lyon nouvellement créés, et le conseil d'administration des Hospices prend en charge la surveillance du domaine. Le 17 mai 1841, M. Jar, préfet du Rhône, demande au président du conseil d'administration des HCL de « créer à la Charité un asile pour les indigents atteints d'infirmité ou de maladies incurables car ils occupent à l'Hôtel-Dieu des lits qui ne leur sont pas réservés ». Le 19 juillet, les administrateurs, s'appuyant sur une délibération du conseil en date du 14 juillet, proposent d'établir ce nouvel asile non pas à la Charité, mais au Perron. L'hospice du Perron ouvre dès 1843. C'est un asile d'incurables, destiné à recevoir 100 invalides gratuits et quelques invalides payants. Des sœurs de la Charité sont d'abord détachées pour soigner les malades ; puis les sœurs hospitalières sont directement recrutées par l'Etablissement. Le service médical est assuré par le premier médecin suppléant de l'Hôtel-Dieu et par deux chirurgiens internes. On y reçoit dès 1850 des aliénés de l'Antiquaille. De 1880 à 1920, l'hospice du Perron se développe : de nombreux bâtiments sont édifiés, comme les pavillons destinés aux épileptiques (1883-1896), le pavillon Giraud (1900), trois pavillons pour les vieillards (1895) et la chapelle (1912). En 1921, les premiers tuberculeux font leur apparition dans la population des malades. Sous l'impulsion du professeur Paul Courmont, titulaire de la chaire de prophylaxie de la tuberculose, l'hospice du Perron va se spécialiser dans le traitement des maladies des voies respiratoires. Pendant cette période, l'hospice du Perron change de nom à plusieurs reprises : en 1935, il est baptisé hôpital sanatorium du Perron, en raison de sa nouvelle spécialisation. Mais cette dénomination de sanatorium place l'Hôpital dans le cadre de la loi du 7 septembre 1919 : il est alors obligé d'assujettir l'établissement du prix de journée à des règles différentes de celles en usage dans les hôpitaux de Lyon. La loi désigne également un médecin-directeur spécialiste et des médecins adjoints, chose impensable dans le cadre des Hospices civils de Lyon. Aussi, en 1937, l'hôpital sanatorium du Perron change-t-il à nouveau de nom et devient hôpital-hospice du Perron. Après 1945, l'Etablissement se transforme progressivement en hôpital général. Et tout d'abord, il change à nouveau de dénomination : le 20 février 1946 le conseil d'administration des HCL, à la demande de deux médecins hospitaliers du Perron, décide de donner à l'hôpital-hospice du Perron le nom d'hôpital Jules Courmont, médecin lyonnais. Né en 1865, il est nommé médecin des hôpitaux en 1896. Il devient titulaire de la chaire d'Hygiène à la faculté de Lyon en 1900. Bactériologiste et hygiéniste, il crée avec Arloing l'Institut bactériologique, futur Institut Pasteur et les premiers dispensaires antituberculeux en 1905.Très lié avec Edouard Herriot, il organise l'exposition internationale d'hygiène urbaine à Lyon en 1914. Il meurt en 1917. Le 2 mai 1946, l'hôpital Jules Courmont devient, par arrêté préfectoral, centre départemental de phtisiologie pour hommes. Les femmes et les enfants sont alors dirigés vers l'hôpital Sainte-Eugénie. L'afflux croisant des tuberculeux incite les autorités à construire un nouveau pavillon de 162 lits sur trois étages, inauguré en 1956. Au cours des années suivantes, la diminution du nombre des tuberculeux à hospitaliser entraîne la transformation des services de phtisiologie en services de pneumophtisiologie, où les non tuberculeux sont peu à peu plus nombreux. En 1962, est ouvert et organisé le premier étage du pavillon Ferrez, qui prend le nom du premier administrateur-directeur de l'hospice du Perron en 1843. Il dispose d'une salle d'opération et de lits d'hospitalisation qui sont rapidement réservés à la chirurgie générale. En 1967 et 1969, le pavillon Giraud, entièrement rénové, est à son tour orienté vers la médecine générale. En 1970, s'ouvre un grand bâtiment universitaire regroupant l'administration, le laboratoire et l'enseignement de l'U.E.R. Sud-Ouest (provenant de l'éclatement, en 1968, de la faculté de médecine de Lyon). Cet ensemble constitue la faculté de médecine Lyon Sud-Ouest. Durant les années 1970, l'hôpital Jules Courmont continue de s'agrandir : un très vaste pavillon chirurgical est inauguré en 1974. Il comprend un service d'accueil pour l'ensemble de l'Hôpital et dès 1983 un laboratoire d'anatomie pathologique. Enfin, en 1979, l'hôpital Jules Courmont est réuni à l'hôpital Sainte-Eugénie pour devenir le centre hospitalier Lyon Sud. Le domaine agricole du Perron Vaste domaine situé dans un environnement rural, Le Perron possède plusieurs exploitations agricoles. On ne connaît pas les dates exactes de création de ces exploitations. Il existe trois domaines en 1762 : le domaine du château du Perron, le domaine de Montmain et celui de La Patinière. Ce dernier va connaître un développement considérable. L'exploitation de La Patinière, située à Saint-Genis-Laval est divisée en trois : 1°-bâtiments, prés, terres et vignes (6 ha 54 a) 2°-tènement dit du Grand Champ (3 ha 45 a) 3°-22ème, 23ème et 24ème lot de la terre dite de La Gueitte (3 ha 45 a) Ces terres sont louées à des fermiers depuis plusieurs siècles. En 1856, l'administration décide d'exploiter directement la première partie de La Patinière et de garder les bâtiments « pour y établir un dortoir réservé aux aliénés travailleurs » (registre des délibérations du conseil général d'administration, séance du 23 juillet 1856). Les autres domaines continuent d'être affermés. Les bâtiments récupérés sont réparés ou agrandis (juin 1857) et le domaine commence à se développer : construction d'un cellier avec vastes caves (1863), d'une écurie-étable, d'un grand hangar (1864), acquisition « d'un cheptel très important et d'un matériel proportionné » (registre des délibérations du conseil général d'administration, 1865). Dès 1907, la ferme de La Patinière, sur la demande de M. Arloing, devient « école expérimentale au service de l'Ecole nationale vétérinaire de Lyon » (registre des délibérations du conseil général d'administration, 1865, séance du 31 juillet 1907). En 1910, La Patinière emploie 19 salariés répartis ainsi : un chef de culture, un jardinier-chef, un fleuriste, six cultivateurs, deux voituriers, quatre jardiniers, un porcher et trois vachers. Les produits récoltés à La Patinière servent à la consommation du Perron et sont également redistribués dans d'autres établissements hospitaliers des HCL : la production agricole est donc importante.G. DESPIERRES, Histoire d'un hôpital (du vieux château du Perron à l'hôpital Jules Courmont

Histoire de la conservation

Les archives de l'hôpital Jules Courmont, ont été versées par le centre hospitalier Lyon-Sud au Service central des archives des Hospices Civiles de Lyon, avec celles de l'hôpital Sainte-Eugénie, au cours de l'année 1986 (respectivement les 15 avril, 8 juillet et 24 novembre). Il existe un bordereau de versement très concis, établi par l'administration. Pour la période antérieure à la création de l'hospice du Perron, les archives sont conservées dans le fonds de la Charité ; de nombreux documents sont également conservés dans le fonds de l'administration centrale, le fonds des domaines, du service des travaux, du bureau de personnel des HCL et de l'actuelle direction du personnel et des affaires sociales. En 2007, les archives de l'hôpital Jules Courmont ont été déposées aux Archives municipales de Lyon.

Modalités d'entrées

Versement par les Hospices Civils de Lyon aux Archives municipales de Lyon. Les HCL restent propriétaires de leurs fonds et les AML en assurent la gestion (convention de gestion du 17 septembre 2007, valable pour une durée de 25 ans).

Présentation du contenu

La majorité du fonds a été produite par l'administration de l'Etablissement (l'économe en particulier) ou par l'administration centrale. Ce fonds, qui couvre la période de 1845 à 1979, est globalement lacunaire. Bien que l'on retrouve les grandes séries complètes d'archives hospitalières traditionnelles comme les registres de mouvement de la population, les registres des entrées et sorties des malades, les grands livres de compte ou le journal général, certaines séries sont très peu fournies. On constate par exemple, une absence d'archives concernant les premières décennies de la création de l'Hospice ainsi que les années 1940 à 1970. La série K « Personnel » est notamment très éclaircie, ne donnant donc qu'un vague aperçu du personnel de l'Etablissement. Certaines sources méritent cependant d'être citées : la série O comporte la majorité des travaux réalisés au Perron dans la première du XXe siècle, avec devis et plans. Les rapports des gardiens et du concierge, conservés dans la série L « administration générale », comportent une multitude de renseignements très utiles pour étudier la vie quotidienne à l'Hôpital, les relations entre les malades et le personnel. Les archives de La Patinière restent une source inédite, jamais exploitée, qui renferment de nombreux détails intéressants sur la vie économique, les recherches agronomiques et l'administration de l'Hôpital. La correspondance, regroupée dans la série L, est composée de registres de papier pelure, comportant non seulement des copies des lettres envoyées mais aussi des tableaux de compte, des rapports quotidiens (entrées et sorties des malades). Ces registres sont classés en fonction du service expéditeur, et du type de correspondance envoyée (« départ ») ou reçue. Parmi les lettres, on trouve aussi des notes de service et des circulaires émanant de l'administration centrale. Le classement des documents comptables, répartis entre la série M « Financement » et la série P « Comptabilité de l'économat », a posé quelques problèmes, dans la mesure où les Hospices civils regroupent plusieurs établissements. Effectivement, chaque hôpital possède un économe, qui rend compte de la trésorerie auprès du receveur général des Hospices. Les documents concernant le financement général de l'Hôpital sont donc classés dans la série M, comme les registres des recettes et dépenses, ainsi que la comptabilité du receveur et les frais d'hospitalisation. La série P, quant à elle, regroupe l'ensemble de la comptabilité de l'économe, soit la majeure partie des documents comptables du fonds Jules Courmont. On trouve ainsi les livres de caisse (gestion quotidienne des comptes) tenus par l'économe de l'Hôpital, ainsi que les carnets des fournisseurs, les grands livres de magasin, les registres de taillerie et de blanchisserie. Les documents concernant le domaine agricole de La Patinière sont classés dans la série P, qui propose une sous-série « comptabilité annexe : domaine rural ». Les archives de La Patinière constituent un petit fonds indépendant de celui de l'administration : elles regroupent de la correspondance et des documents comptables. Répartir ces documents dans les séries correspondantes aurait enlevé à ce fonds interne toute sa logique et son originalité. Ce regroupement facilitera la recherche.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Ce fonds, qui couvre la période de 1845 à 1979, occupe actuellement 36,90 mètres linéaires. Il avait déjà été classé de manière sommaire, afin de séparer sans doute les archives des deux hôpitaux réunies dans le même versement. Cependant, l'identification très succincte comportait de nombreuses erreurs, notamment dans l'inscription des dates extrêmes des documents, et parfois dans leurs analyses. Nous avons procédé à des éliminations au cours du classement de ce fonds. Au total, 1,95 mètres linéaires ont été éliminés. Il s'agit de documents dont le délai de conservation était arrivé à terme, et de documents se trouvant en double exemplaire dans d'autres fonds, comme les documents concernant le personnel.

Accroissements

Fonds clos.

Mode de classement

Le fonds est classé en séries thématiques selon le cadre de classement des archives hospitalières du 11 mars 1968 (arrêté portant règlement des archives hospitalières).

Conditions d'accès

Le régime commun est la libre communicabilité des archives publiques. La loi du 15 juillet 2008 fixe des délais de communicabilité en considération des intérêts qu'elle entend protéger : vie privée, informations médicales& Les documents comportant des renseignements individuels à caractère médical sont communicables 25 ans à compter de la date du décès de l'intéressé, ou, si la date de décès n'est pas connue, 120 après la naissance. Les dossiers individuels de personnel ne sont communicables qu'au terme d'un délai de 50 ans après la date de clôture du dossier, voire 120 ans, à compter de la date de naissance de l'intéressé. Enfin, les registres et répertoires des entrées sont communicables 50 ans après leur clôture. Les registres des naissances et des décès, s'ils ne comportent pas de données médicales, peuvent être communiqués 50 ans à compter de leur clôture.

Conditions d'utilisation

La reproduction des documents est autorisée sous conditions. Toute réutilisation, notamment pour une publication, une exposition, une diffusion plus large, doit faire l'objet d'une demande de réutilisation des données publiques.

Langue des unités documentaires

Français

Autre instrument de recherche

Le lecteur peut se reporter aux autres instruments de recherche des archives des Hospices Civils de Lyon.

Existence et lieu de conservation des originaux

Archives municipales de Lyon

Documents en relation

Sources complémentaires : FRAC069123_CO_02

Bibliographie

Notes

Voir également :

- liste récapitulative des administrateurs, économes et aumôniers de l'hospice du Perron à l'hôpital Jules Courmont (1843-1979) : « FRAC069123_CO_04.pdf » ;

- chronologie et dates de la construction des différents bâtiments avec leur dénomination actuelle : « FRAC069123_CO_05.pdf ».

Mots clés titres

Cote/Cotes extrêmes

CO/Q

Date

1844 - 1980

Cote/Cotes extrêmes

CO/3/Q

Date

1844 - 1979

Cote/Cotes extrêmes

CO/3/Q/1-CO/3/Q/58

Date

1844 - 1979

Janvier 1977 - juin 1977

Cote/Cotes extrêmes

CO/3/Q/50

Date

1977-01-01-1977-06-30

Caractéristiques physiques

Registre

Conditions d'accès

Communicable au bout de 50 ans à partir de 1977